Il était une fois: «Golden Hands», les stars du rock casablancais des années 70

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Dans le Maroc des années 70, le rock était à son apogée. Elvis, The Beatles, les Rolling Stones, mais pas que… «Golden Hands», groupe marocain pur jus, a bouleversé la scène musicale de l’époque, à Casablanca et à travers le monde.

Le 24/07/2018 à 12h30

A l’origine des Golden Hands, Aziz Daou El Makane, un enfant doté de doigts d’or et possédant un véritable don pour la guitare. Sa passion pour cet instrument est telle qu’à 10 ans, il confectionne son premier instrument avec un bidon de flytox et des cordages en fer chinés sur un vélo. Quand Kader, son oncle, découvre la création de Aziz et l’amour qu’il porte à la musique, il l’inscrit illico au conservatoire. Elvis, The Beatles and co… Aziz se nourrit de rock et développe son art dans les salles de classe du conservatoire.

Kader a alors l’idée de former un groupe autour de ce petit prodige de 13 ans à peine, «l’ange et ses vampires», nom qui évoluera ensuite vers «Golden Hands», en raison des doigts d’or de Aziz. Une fois n’est pas coutume, un groupe de rock bouscule la scène locale et il est 100% marocain.

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Le groupe chante des reprises de rock du moment, ose des réadaptations instrumentales de grands classiques arabes, dont des titres d’Oum Kelthoum, et crée aussi son propre répertoire avec des chansons phares comme «What to say», écrite par Aziz Daou El Makane.

Les Golden hands font littéralement exploser la scène artistique du moment en franchissant un cap de plus, chanter en darija.

Un vent de fraîcheur dans un Maroc où il n’y alors de place que pour la chanson arabe classique d’un côté et la musique occidentale de l’autre.

Parfaite illustration de ce nouveau genre, la reprise faite en 1967 de «Mirza» de Nino Ferrer et jouée sous le titre «Aziza» en collaboration avec Jalil Bennis.

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Consécration pour le groupe, le 18 mai 1973, les «Golden Hands»' remportent le premier prix au tremplin du Golf Drouot de Paris, la première discothèque rock en France. Dans cet endroit mythique, où se sont produits plus de 6.000 groupes de rock venus des quatre coins du monde entre 1961 et 1981, les «Golden Hands» n’avaient que 30 minutes pour jouer devant le public et convaincre. Une sorte de télé-crochet à l’ancienne qui a inspiré les émissions actuelles, de «The Voice» à «Arab got talent», et lancé de nombreuses stars telles que Johnny Hallyday, Eddy Mitchell ou encore Jacques Dutronc... A la clé de cette victoire, une nouvelle participation sur scène et une séance d’enregistrement studio. S’ensuivra une tournée qui les mènera en Suisse puis au Danemark. Plutôt que de tenter de gagner le cœur de la France, le groupe revient au Maroc. Les années passent et le succès s’estompe face à l’avènement d’un nouveau genre musical, beaucoup plus local. Les membres du groupe se dispersent et Aziz s’installe en Allemagne à la fin des années 80.

Pourtant les «Golden Hands» n’ont pas dit leur dernier mot et continuent d’enregistrer, peinant toutefois à se frayer un chemin sur la scène des festivals marocains.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 24/07/2018 à 12h30

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Alors vous avez certainement tous connu PADUA un excellent guitariste portugais qui habitait à Kenitra comme BANON David batteur avec qui il jouait dans le groupe des VAGABONDS plutôt de Rabat ? BAnon est devenu un temps le batteur de NOUGARO comme même malheureusement il nous à quitté bien jeune.... et n’oublions pas buen sur VIGON

Jean Claude. Vous avez oublié le début des "groupes" Rock au Maroc en 1962 - 1963 - 1964 avec les diffusions par RTM Chaine 1 (la seule) le vendredi de 19h à 20h. et Radio Maroc le lundi soir. Rappelez-vous : Les Anges Bleus devenus les Rainbows et en face, les Jaguars avec comme batteur Gad El Maleh... Père ! Les Anges Bleus c'était Richard Antony, Elvis Presley, Les Beattles, Johnny Hallyday, etc. Les Jaguars c'était Les Chaussettes Noires avec Eddy Mittchel, Les chanteurs français de rock, etc. J'étais le batteur des Anges Bleus...

La belle époque. Le morçeau "Take me back" nous a marqués beaucoup plus. Nous étions lycéens alors.

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