La politique visionnaire des barrages, sous le règne de feu Hassan II, a permis au Royaume de maîtriser ses ressources en eau, de limiter les aléas du climat semi-aride du pays et de donner une impulsion au secteur agricole. Avec les changements climatiques que connaît la planète, où l’eau se fait de plus en plus rare, la politique des barrages a été consolidée sous le règne du roi Mohammed VI et la gestion ainsi que la maîtrise des ressources en eau sont restées une priorité.
«En matière de gestion de l’eau il faut toujours anticiper sur les actions. Au ministère de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau, en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Agriculture et l’Office national de l’eau et de l’électricité, nous travaillons toujours dans un cadre de coordination pour essayer d’anticiper, et c’est dans ce cadre que s’inscrit le programme 2020-2027» indique Omar Benjelloun, directeur de la recherche et de la planification de l'Eau, dans le ministère que dirige Abdelkader Amara.
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En effet, initié par le roi Mohammed VI, le programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, adopté l’an dernier, permettra, sur les sept années à venir, de développer l’offre, de renforcer l’approvisionnement des zones rurales, d’accroître les capacités de stockage du Maroc et le développement de la réutilisation des eaux usées.
Ce programme, doté d’une enveloppe de 115 milliards de dirhams, va porter la capacité de stockage du Maroc, actuellement de 18 milliards de m3, à 22 milliards de m3 à l’horizon 2027. Pour y parvenir, 14 barrages sont actuellement en cours de construction.
Pour avoir un ordre d’idée, sur l’année en cours, 12,3 milliards de m3 d’eau ont été consommés pour l’irrigation et près de 2 milliards de m3 ont été consommés en eau potable, soit une consommation globale au niveau national de près de 14,3 milliards de m3.
«Le taux de réalisation est très satisfaisant. Chaque année, nous allons livrer entre trois et quatre barrages. Malgré l’épidémie de la Covid-19, nous livrerons trois barrages en 2021, et en 2022, nous en livrerons quatre. L’administration et l’aménagement des grands chantiers étant localisés sur place, ces projets n’ont pas été impactés», souligne ce fonctionnaire du ministère de l'Equipement.
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Interrogé sur l’impact du barrage Fask, actuellement en cours de construction près de Guelmim, qui sera le plus grand barrage des provinces du sud, Omar Benjelloun précise: «il aura une capacité de 80 millions de m3, son coût s’élève à 1,5 milliards de dirhams et il sera livré en 2023. Cette zone est touchée par des inondations très importantes, le barrage aura un effet de protection contre les inondations, et en même temps il va servir à recharger les nappes souterraines présentes dans la région. C’est un barrage très important qui va assurer le développement de cette zone» saharienne.
En plus de cette politique des barrages, le programme comprend plusieurs projets importants à propos des eaux dites "non-conventionnelles", dont celles issus du dessalement de l'eau de mer, lequel sera accompagné d’une campagne de sensibilisation de l'opinion publique.