Dans un entretien avec Le360, Jaouad Ennouhi, professeur de finances publiques à la Faculté des sciences juridiques et de l'économie Rabat-Agdal, rappelle que «Le nouveau modèle de développement a fourni récemment dans ses recommandations diverses possibilités de financement, proposant à l'Etat et au secteur privé des idées à même d’assurer des budgets». C'est l'analyse qu'il porte suite à l'adoption dimanche, par le Conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI, du PLF 2022.
Ainsi, ce spécialiste des finances publiques estime que la question du financement constitue l'un des piliers fondamentaux de ce projet de loi puisque «les défis sont grands et les attentes sont importantes».
Selon cet expert, le gouvernement a les moyens de recourir à des financements en s’appuyant sur les propositions issues du nouveau modèle de développement, telles que le relèvement des impôts de 2 à 3% du PIB, l'instauration du partenariat consolidé entre les secteurs public et privé, ainsi qu’à travers le recours aux financements innovants et aux investissements étrangers. Il est aussi possible de «recourir à des prêts étrangers tout en restant prudent face à un lourd endettement», a conclu ce spécialiste.
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De plus, Jaouad Ennouhi, précise que le document est appelé à subir des amendements lors de son passage au Parlement. Pour rappel, le PLF a été déposé lundi soir, devant la Chambre des représentants, mais la date de sa présentation lors d'une séance publique n'a pas encore été fixée.
«Les amendements sont nécessaires», a-t-il ainsi expliqué, afin que le chef du gouvernement puissent «fournir à son ossature gouvernementale les moyens appropriés pour travailler, sachant aussi que de nombreux engagements ont été pris lors des élections par les trois partis politiques formant la coalition gouvernementale».
Le politologue a rappelé que le PLF 2022 repose sur quatre piliers essentiels dont "la dynamisation de l'économie nationale qui est créatrice de l'emploi, du renforcement du système de la protection sociale à travers des mécanismes d'inclusion sociale et de l'amélioration de la gestion et de la gouvernance".
D'après le gouvernement, le PLF 2022 table sur une croissance de 3,2% et un déficit de 5,9%. Il prévoit également la création de 250.000 emplois directs en deux ans.