Avant sa validation en deuxième lecture par la chambre des représentants, le lundi 10 juin dernier, le projet de loi relatif aux statuts de Bank Al-Maghrib (BAM) s’est retrouvé au centre d’une polémique qui a failli bloquer le processus de son adoption. Et pour cause, la deuxième chambre avait validé un amendement introduisant l'écriture amazighe (tifinagh) sur les billets de banque et pièces de monnaie.
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Interrogé par Le360 à ce sujet lors de son point de presse trimestriel, mardi à Rabat, Abdellatif Jouahri a tenu à rappeler que Bank Al-Maghrib s’abstient de tout commentaire ou de tout acte politique. «C’est une affaire qui concerne les partis politiques de la majorité et de l’opposition», a-t-il affirmé. N’empêche, dit-il, que la banque centrale a suivi de près l’évolution du circuit d’adoption du texte au niveau des deux chambres du parlement; les équipes de BAM ayant toujours accompagné le ministre des Finances lors des discussions au parlement.
Les débats qui ont accompagné l’adoption du texte en deuxième lecture à la première chambre ont pris une tournure «politique», estime le wali de BAM. Jouahri affirme qu’il partage la même position défendue par le gouvernement. «D’un point de vue constitutionnel, la loi organique sur l’officialisation de la langue amazighe prime par rapport à la loi spécifique sur les statuts de BAM», explique le wali. Autrement dit, il va falloir attendre ce que va prévoir la loi organique avant de penser à introduire le tifinagh dans les statuts de Bank Al-Maghrib.
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L’un des mérites des débats autour de la loi sur les statuts de BAM est de donner un coup de pouce à la loi organique, constate Jouahri. Alors qu’elle figurait dans le calendrier législatif du premier mandat du gouvernement Benkirane, le projet de loi organique pour la généralisation de la langue amazighe vient d'être adopté à la première chambre, lundi 10 juin dernier, soit huit ans après la reconnaissance de l’amazigh comme langue officielle dans la nouvelle Constitution.
Encore faut-il attendre l’achèvement du circuit législatif chez les conseillers de la deuxième chambre du Parlement.