Tourisme: une fin d’année qui s'annonce difficile

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Revue de presseKiosque360. La saison semble bel et bien terminée avant l'heure pour les opérateurs touristiques marocains. La succession d’attentats survenus ces derniers jours à Beyrouth, Paris, Bamako a vraisemblablement hypothéqué la fin d’année pour le secteur.

Le 24/11/2015 à 02h08

La fin d’année risque d’être compliquée pour le tourisme au Maroc. Dans son édition de mardi 24 novembre, “L’Economiste” souligne que dans ce contexte de psychoses provoquée par les attentats de Paris, Bamako et du Sinaï égyptien, toutes les prévisions sont revues à la baisse. Pire, les opérateurs comptaient, en effet, sur ce dernier trimestre et des vacances de fin d’année pour relancer les réservations. Manque de chance, car même au niveau des flux, la situation devient très délicate.

Cité par le journal, Lahcen Haddad, ministre du Tourisme se veut rassurant: «Les projections de clôture de l’année 2015 resteront stables, avec une légère stagnation à -0,2% en termes d’arrivées touristiques». Les projections du ministère tablent, en effet, sur 10.26 millions arrivées de touristes pour cette année, soit l’équivalent en termes de recettes en devises de quelque 59 milliards de DH. Mais le son de cloche est tout autre du côté des opérateurs, en particulier les hôteliers.

“L’Economiste” cite pour exemple le cas de Marrakech, où «les appréhensions se situent notamment au niveau des comportements des touristes parisiens et bruxellois, dont les déplacements ont été limités suite aux mesures sécuritaires». Même le Syndicat français des entreprises du Tour operating (SETO) reste prudent, surtout que les opérateurs français s’étaient déjà préparés au pire avant même que la situation sécuritaire ne se dégrade en Europe. Ils annonçaient en août déjà «un hiver 2015-2016 extrêmement rude pour la région (-2,2% sur le business), avec un retard important pour le Maroc et très peu de réservations pour l’Egypte et la Tunisie».

Dans ce contexte, seul le tourisme interne pourrait permettre de sauver la saison. C’est d’ailleurs ce que souligne Abdellatif Abouricha, membre du Conseil régional du Tourisme (CRT), qui dit «plutôt miser sur les nationaux, qui représentent en moyenne 30% des réservations de Noël, ainsi que sur le maintien de l’agenda évènementiel de la ville de Marrakech, rempli jusqu’au début de l’année prochaine». Sauf qu’il faut gérer une forte inconnue: le manque de visibilité puisque les réservations dans le cas du tourisme domestique se font souvent à la dernière minute.

Pour remédier à cette donne, le ministère vient de révéler les résultats d’une enquête de suivi de la demande des touristes nationaux. Question «de remettre ce segment au centre des priorités et de planifier de nouvelles actions pour le développer».

Par Rachid Al Arbi
Le 24/11/2015 à 02h08