Tourisme: plus d'un demi-million d'emplois sont menacés, une vraie bombe sociale à désamorcer

Séance de travail entre le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, et la ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, le lundi 15 juin 2020. 

Séance de travail entre le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, et la ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, le lundi 15 juin 2020.  . DR

Au Maroc, 4.000 hôtels menacent de ne pas rouvrir le 1er juillet, ce qui compromet 550.000 emplois directs dans le Tourisme, si l’Etat ne lâche pas 12 milliards de DH pour financer un tiers des salaires sur 12 mois et ne donne pas son feu vert pour réduire d’autant les salaires des employés.

Le 28/06/2020 à 17h38

Le secteur du Tourisme marocain s’apprête à vivre une crise sociale sans précédent. «Près de 550.000 emplois risquent d’être détruits», confie, sous couvert d’anonymat, un professionnel qui représente le secteur dans les actuelles négociations avec le gouvernement.

En cause, principalement, les propriétaires et gestionnaires d’environ 4.000 hôtels qui menacent de ne pas rouvrir leurs portes le 1er juillet. A cela, s’ajoutent aussi les agences de voyages et les transporteurs touristiques, qui font partie intégrante de la chaîne de valeur du tourisme au Maroc. 

«Ils n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour assurer la reprise des activités. Si l’Etat ne leur vient pas en aide en répondant favorablement et d’urgence aux demandes formulées par la profession, des hôteliers menacent de ne pas rouvrir et de ne reprendre aucun de leurs salariés», poursuit notre interlocuteur.

Alors que les négociations durent depuis deux mois avec le gouvernement, la profession n’a encore rien obtenu. 

«Nous demandons à l’Etat de prendre en charge un tiers des salaires du secteur pendant 12 mois, une exonération de l’IGR pour la même période et un report des paiements des taxes et impôts», explique cet interlocuteur.

Le coût à supporter directement par l’État est de 1 milliard de DH par mois. 

«Cette enveloppe permettra de sauver tous les emplois du secteur et d’assurer les revenus générés pour quelque 2 millions d’emplois indirects qui gravitent autour du secteur», explique cette source anonyme. L'idée est de maintenir pour 12 mois encore l'indemnité servie jusqu'ici par la CNSS aux salariés en arrêt de travail. 

Dans tout cela, le fait le plus triste est que les salariés du secteur devront accepter la réduction d’un tiers de leurs salaires s’ils souhaitent sauvegarder leur emploi.

Cette mesure figure en effet en haut de la liste des demandes formulées au Gouvernement. Les professionnels ont sollicité le feu vert des autorités de tutelle pour pouvoir appliquer cette réduction pour une période de 12 mois. Les salaires seront pris en charge à parts égales entre l’Etat et les employeurs. Les salariés, eux, devront abandonner le tiers de leur revenu mensuel. 

La profession négocie aussi avec les banques. Des réunions se sont tenues avec le Groupement Professionnel des Banques du Maroc, le GPBM, pour les sensibiliser aux difficultés que traverse le secteur en raison de la crise sanitaire.

Les représentants du secteur leur ont demandé un peu de «clémence» dans le traitement des dossiers des entreprises touristiques.

«Les négociations se déroulent bien avec les banques. Nous espérons mettre en place un protocole rapidement pour que les conditions d’octroi des crédits soient claires pour tout le monde», souligne notre interlocuteur.

Ce protocole portera notamment sur le réaménagement des conditions du Crédit Relance. Deux conditions, qualifiées de contraignantes, sont visées par la profession: le plafonnement du montant du crédit alloué à un mois du chiffre d’affaires et l’obligation de n’avoir aucun litige ou incident bancaire enregistré avant le 29 février 2020.

Par Bouchaib El Yafi
Le 28/06/2020 à 17h38

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Il faut déjà baisser le taux des salaires au Maroc. Il est plus elévé que dans les PECO qui ont déjà un taux de productivité supérieur . Or SI le Maroc ne réjauste pas ses grilles de salaires , il ne ramassera aucune miette des relocalisations de chaines de valeurs de la chine communiste. Et ce n 'est ni Afd ni New South qui le diront à haute voix cela. Entre 2 fourrés saumons. A bon entendeur : la réalité n ' attends pas.

Avec ce silence de la par6y du gouvernement nous risquons de graves difficultés vis à vis du personnel et l impossobilite de reprendre le travail car depuis plus de 3 mois des dépenses et aucune recette et le flou sur l aidee qui devrait venir de l etat et des banques qui retarde les décisions Pour le financement daman reprise

Pour des raisons de sécurité sanitaire, il faudrait que les Hôteliers réduisent de 50 % leurs Tarifs pour attirer les touristes locaux et qu'ils réduisent dans le même temps 50 % leurs employés qui eux doivent être en charge par l’État jusqu'à la reprise qui reviendra vers Aout Septembre 2020..Les autorités Marocaines vont ainsi évaluer le nombre exact de salariés légalement déclarés à la CNSS dans le Tourisme. Le Maroc doit continuer à imposer le masque obligatoire et les gestes barrière partout sur le territoire et surtout aux Personnes venant de l’Étranger ( MRE et Touristes ) et imposer d'avoir un Test PCR covid19 Négatif à tous les Salariés Marocains et à tous les Étrangers et MRE de passage avant leur entrée sur le Territoire National et, cela jusqu'à ce qu'un vaccin soit trouvé.

0/800