Tiznit: première expérience d’agriculture bio, avec des pastèques et des melons au menu

Les premières récoltes de melons bio, dans la ferme de Lahcen Faris, située à Rasmouka, dans la province de Tiznit.

À Rasmouka, petite commune dans la province de Tiznit, Lahcen Faris, un jeune agriculteur a été le premier à tenter le pari du bio, en cultivant de la pastèque et du melon sans recourir aux pesticides ni aux engrais de synthèse. Reportage.

Le 07/05/2023 à 09h33

Petit à petit, l’agriculture biologique trace son sillon au Maroc. Le360 est parti à la rencontre de Lahcen Faris, un jeune agriculteur qui a décidé de se convertir au bio pour répondre à une demande en croissance constante, mais aussi pour suivre ses propres convictions.

«Je suis très heureux d’avoir réalisé ce rêve. J’ai démarré cette année même avec le soutien du Plan Maroc vert et de la direction régionale de l’Agriculture. J’ai commencé par préparer et adapter le sol avant de mettre en terre les premiers plants de pastèque et de melons bio à la mi-février», explique Lahcen Faris dans sa déclaration pour Le360.

Si son choix s’est porté sur le bio, c’est que ces produits sont de plus en plus demandés sur le marché national en général, et que le rendement de la filière serait également meilleur. Ayant opté pour un système d’irrigation au goutte-à-goutte, le jeune agriculteur espère ainsi rationaliser sa consommation d’eau dans un contexte de stress hydrique, appelant au passage les autres agriculteurs à suivre la même démarche pour préserver la nappe phréatique.

Le rendez-vous de la récolte

Soixante jours plus tard c’est l’heure de la récolte, le jeune agriculteur se dit fier du travail accompli malgré le grand investissement qu’à nécessité le projet. Selon lui, le coût de revient d’une seule pastèque ou d’un melon avoisine 6 dirhams. La récolte de cette saison sera ainsi commercialisée à environ 10 dirhams, la pièce, pour les grossistes.

Selon les dernières statistiques du ministère de l’Agriculture, plus de 12.000 hectares de superficies cultivées au Maroc sont réservés à l’agriculture biologique. Les principales espèces concernées sont l’arganier, les plantes médicinales et aromatiques, la figue de barbarie et le caroubier, ainsi que les câpres.

Production et exportations en hausse

En termes de production, la filière génère actuellement un volume de 120.000 tonnes, contre 40.000 tonnes en 2010. C’est principalement dans les régions de Fès-Meknès (19%), de Marrakech-Safi (18%), de Souss-Massa (16%), de Casablanca-Settat (16%) et de Rabat-Salé-Kénitra (14%) que sont localisés 80% des exploitations cultivées sous mode biologique.

Plus de 17.000 tonnes des produits bio ont été exportées en 2019, contre 10.000 tonnes en 2010. Ce sont principalement des agrumes, des primeurs, du jus d’orange congelé, de la fraise surgelée, de l’huile d’olive et de l’huile d’argan qui représentent le label «Maroc Bio» à l’étranger.

Par M'hand Oubarka
Le 07/05/2023 à 09h33