La situation de stress hydrique au Maroc est alarmante. Les indicateurs, les chiffres et les prévisions des instances compétentes sont dans le rouge. Le Royaume est le 23e Etat le plus menacé par les pénuries d’eau, selon le dernier rapport du World Resources Institute (WRI) qui a étudié la situation de 165 pays. Les barrages affichent d'ailleurs un taux de remplissage d’à peine 24,1% au 5 octobre 2022, contre 37,9% une année auparavant. C'est pourquoi le journal Finance News Hebdo a organisé ce mercredi, en partenariat avec le ministère de l'Equipement et de l'Eau et celui de l'Industrie et du Commerce, le Symposium de l’eau.
Dans une déclaration à la presse, en marge de la tenue de ce Symposium, Nizar Baraka, ministre de l'Equipement et de l’Eau, a averti du niveau alarmant tant des nappes phréatiques que de remplissage des barrages.
«Lors de ce Symposium, nous avons mis l'accent sur un axe principal qui est celui de l'efficacité hydrique. Au Maroc, nous veillons à ce que les capacités que nous avons puissent être exploitées au mieux, avec une meilleure valorisation de l'eau et une amélioration des rendements au niveau des canalisations et évidemment la mise en place de contrats de nappes pour une gestion intégrée de l'eau», a-t-il indiqué.
Pour sa part, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a souligné que «ce Symposium a une importance particulière parce qu'il arrive dans une période où le Maroc connaît l'un des déficits les plus importants en matière de pluviométrie et d'eau. Notre département veille à ce que nos industries polluent beaucoup moins. Nous accompagnons aussi tous les nouveaux projets de dessalement et de purification de l'eau à travers un écosystème qui permettra au Maroc, progressivement, de répondre à ses besoins en matière d'équipements et voire même, de les exporter».
De son côté, Abderrahim El Hafidi, directeur général de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), a signalé que non seulement le Maroc, mais aussi le monde entier, vit une situation très critique et tendue. «Je crois qu'aujourd'hui, la variabilité des apports au niveau des barrages et celui des nappes souterraines et l'impact direct des changements climatiques nous poussent désormais à revoir notre modèle hydrique», a-t-il déclaré.
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Saâd Azzaoui, directeur maîtrise d'ouvrage à la Lydec, a indiqué avoir partagé avec l’audience l'opportunité que représente le partenariat privé-public en termes de financement des projets d'infrastructures et de technologies innovantes. «Cela va nous permettre aussi, en tant que pays émergent, d'augmenter notre taux d'équipement et indirectement d'améliorer notre attractivité par rapport aux investisseurs internationaux ou nationaux, ce qui aura un impact sur la dynamique économique», a-t-il ajouté.
Rappelons que selon un rapport de la Banque mondiale, publié en juillet 2022, les ressources hydriques renouvelables disponibles au Maroc ont diminué, entre 1960 et 2020, pour passer de 2.560 m3 à environ 620 m3 par personne et par an, entraînant le pays dans une situation de stress hydrique structurel.
Sur la même période, le Royaume a construit plus de 120 grands barrages, multipliant par dix la capacité de stockage de l'eau. Le volume réel d'eau stocké dans les principaux barrages du pays a toutefois diminué pendant la majeure partie de la dernière décennie. Et, lors de la dernière sécheresse, le taux de remplissage global n’était que d’environ 33 %, menaçant la sécurité hydrique dans certains bassins hydrographiques et conduisant les autorités à adopter des mesures d'urgence.