Stress hydrique: les sorties de crise proposées par Nizar Baraka

Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, lors de son intervention à l’École nationale supérieure de l’administration (ENSA), le 1er février 2024.

Revue de presseDessalement, technologie des transferts d’eau et de forage, connexion des bassins, réutilisation des eaux usées: voici les pistes adoptées par le ministère de l’Équipement et de l’eau. Cet article est une revue de presse de Challenge.

Le 08/02/2024 à 21h19

Pour contrer la rareté de l’eau et ses conséquences dévastatrices, le ministère de l’Equipement et de l’eau a pris quatre mesures urgentes. Dans des propos repris par le magazine Challenge, Nizar Baraka relève que les projets de mobilisation des ressources en eau se réalisent à une cadence accélérée. Des solutions basées notamment sur la diversification des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles ont été adoptées pour faire face à la situation hydrique alarmante que connaît le Maroc au début de l’année hydrologique 2023-2024.

«Le ministère aura de plus en plus recours au dessalement d’eau de mer pour approvisionner les villes côtières, permettant ainsi d’affecter les eaux de barrage aux zones intérieures et aux montagnes et la réutilisation des eaux usées épurées pour l’arrosage des espaces verts et des golfs», explique le ministre.

Les transferts d’eau interbassins constituent également une solution pour assurer l’approvisionnement en eau potable de la population et pour l’irrigation, poursuit Baraka, ajoutant qu’il est prévu la mise en place de conduites d’interconnexion de systèmes hydrauliques, la réalisation et l’équipement de forages d’eau, l’acquisition et l’installation de stations monoblocs et l’acquisition de camions citernes.

Abordant le Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 (PNAEPI 20-27), Baraka indique qu’il a été préparé, suite aux Hautes Instructions Royales, pour accélérer les investissements dans le secteur de l’eau à travers la réalisation de projets structurants, notamment via la mobilisation des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles afin de garantir le développement du secteur de l’eau et l’approvisionnement du pays de manière durable. Le coût global du programme, initialement fixé à 115,4 milliards de dirhams, a été revu à la hausse pour atteindre 143 milliards de dirhams.

En ce qui concerne l’interconnexion entre les bassins hydrauliques, le ministre précise que cette démarche s’inscrit dans le cadre de la solidarité régionale et concerne le transfert des eaux inexploitées des régions excédentaires vers les régions déficitaires.

«Actuellement, le Maroc dispose de 16 infrastructures de transfert d’eau couvrant diverses régions du pays. Il est envisageable d’entreprendre ces projets à l’avenir pour répondre aux besoins des régions confrontées à des déficits en ressources hydriques», lit-on encore.

Interrogé sur l’irrigation des terres agricoles, Baraka note que dans le cadre de l’approche de planification et de gestion des ressources en eau, la priorité est donnée à la satisfaction des besoins en eau potable et aux besoins en eau d’irrigation. Les allocations destinées à l’irrigation ont été réduites, en concertation avec le département de l’Agriculture, en vue d’assurer un approvisionnement en eau potable adéquat pour les villes et les centres urbains.

Par Nabil Ouzzane
Le 08/02/2024 à 21h19