Des allégations erronées. C’est ce que la communauté des experts du secteur pétrolier affirme s’agissant des rumeurs voulant que des importateurs marocains achètent du diesel russe moins cher et le commercialisent en modifiant son origine, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mercredi 1er mars.
«La fausse information s’est propagée telle une traînée de poudre. Depuis qu’un député du parti de l’opposition, l’USFP, a clairement posé la question au ministère de l’Économie et des finances concernant les mesures de contrôle des importations, notamment pour les produits pétroliers», lit-on.
La rumeur n’a pas manqué de faire réagir les professionnels du secteur. Mostafa Labrak, expert pétrolier, la réfute catégoriquement. Si le prix du gasoil sur le marché international se traite autour de 820 dollars par tonne, celui en provenance de Russie tourne autour 780 dollars la tonne. Le peu de marge que cela indique s’ajoute au fret depuis la Russie qui est extrêmement cher. Et pour cause, «les armateurs refusent de charger dans les zones de guerre. Même les assureurs ont relevé leurs tarifs compte tenu des risques accrus dans cette zone de conflit», souligne-t-il.
Le Maroc reste neutre par rapport à ce conflit et n’impose aucun embargo. Mais, dans tous les cas, les banques marocaines, qui ont des correspondants essentiellement européens, ne peuvent pas «procéder à l’ouverture de lettres de crédit ou à payer les approvisionnements à partir de la Russie, compte tenu des restrictions européennes».
Les médias américains, notamment le Wall street journal, a apporté un éclairage sur les régions qui ont pu bénéficier de cet embargo depuis son entrée en vigueur le 5 février dernier, relevant la crainte de l’Europe et des USA que l’embargo soit contourné. Toujours selon le média américain, des analystes soupçonnent que certaines cargaisons russes soient réexportées vers l’Europe. Néanmoins, d’autres craintes se manifestent à l’échelle internationale, car la presse financière a précisé que la Russie réduira sa production de 25%, dès le mois de mars, dans l’objectif de faire grimper les cours de son pétrole.