Trafic de carburant : L'Algérie serre la vis, l'Oriental en profite

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Revue de presseUn milliard de Dhs, c'est le manque à gagner généré par la contrebande de carburant entre l'Algérie et le Maroc. Les autorités marocaines et algériennes mettent en place des mesures drastiques pour lutter contre le phénomène. Les détails.

Le 01/08/2013 à 19h26, mis à jour le 02/08/2013 à 01h08

La guerre à la contrebande du gazoil déclarée par les autorités algériennes profite aux stations d'essence de l'Oriental. L'Economiste fait le point sur le phénomène dans son édition du week end datée du vendredi 2 août. "Les vannes algériennes se referment, l'Oriental revit", titre le quotidien économique qui souligne que, si la distribution de gasoil en Algérie est sujette depuis bien longtemps à des dysfonctionnements, "la pénurie est accentuée" cette année "par une demande interne" croissante due à la contrebande qui prend de plus en plus d'ampleur. 

Pour en finir avec le phénomène, des représentants du gouvernement algérien ont annoncé la mise en place de mesures spécifiques visant à renforcer le contrôle dans les stations services de Tlemcen, région frontalière qui constitue l’un des principaux points d’entrée du carburant algérien vers le Maroc. "Les autorités algériennes sont en train de construire actuellement une trentaine de postes frontaliers et de creuser des tranchées", affirme L'Economiste, ajoutant que "des instructions ont été données aux stations d'essence pour limiter la vente à 23 litres pour les véhicules légers et 145 litres de gasoil pour les poids lourds".

Le quotidien s'intéresse également aux mesures prises par les autorités marocaines. "Même répression", note le journal : "1,8 millions de litres d'essence en provenance d'Algérie ont été saisis, et des interventions ciblées sont menées au niveau de la frontière". Des mesures qui enchantent le président du Groupement des pétroliers marocains qui évalue à "30% à 40 % les pertes pour certaines stations d'essence" en raison de ces trafics. 

Les stations de l'Oriental réanimées

Le gasoil et l'essence de la contrebande sont certes de moindre qualité mais sont 2 fois moins chers, ce qui appâte les automobilistes marocains. Le groupement des pétroliers marocains estime le manque à gagner à 1 milliard de Dhs. Il faut dire que depuis la mise en place de ces mesures restrictives pour lutter contre la contrebande de gasoil, les stations d'essence de l'Oriental reprennent vie. Leurs ventes montent en flèche : "Avant, une citerne de 33 litres nous suffisait pour une semaine; aujourd'hui, elle tient une journée", déclare un pompiste au quotidien.

Enfin, il était temps que les autorités algériennes et marocaines se mobilisent de concert pour mettre fin à ces trafics, mais la bataille n'est pas encore gagnée pour autant puisque plus de 8000 personnes, d'après les chiffres avancés par L'Economiste, vivent de la contrebande d'essence. Et ce sont souvent des jeunes au chômage. 

Par Ikram El Ghinaoui
Le 01/08/2013 à 19h26, mis à jour le 02/08/2013 à 01h08