Résultats trimestriels: Maroc Telecom a-t-elle épuisé son potentiel de croissance?

Le siège de Maroc Telecom à Rabat.

Le siège de Maroc Telecom à Rabat. . DR

Comme attendu, les indicateurs d'activité de Maroc Telecom au terme du troisième trimestre sont dans le rouge. Le chiffre d'affaires baisse de 2,5% tandis que les bénéfices chutent de près de 3%.

Le 23/10/2017 à 11h33

Maroc Telecom a-t-elle épuisé tout son potentiel de croissance ? La question se pose au regard des derniers résultats publiés par l’opérateur télécoms. Comme attendu, son chiffre d’affaires au terme des neuf premiers mois de l’année s’inscrit en baisse de 2,5%, comparativement à fin septembre dernier. Il s’établit à 26 milliards de dirhams, soit 600 millions de moins qu’à la même période de 2016.

Cette contre-performance s’explique principalement par la libéralisation de la téléphonie sur IP depuis novembre 2016 au Maroc et par la baisse des tarifs de terminaison d'appels mobile au Maroc et dans les filiales africaines. La hausse de 2,3% des revenus sortants, que l’opérateur met pourtant en avant dans sa communication financière, n’a pas pu absorber l’impact de ces deux facteurs.

Au niveau opérationnel, Maroc Telecom doit son salut aux activités à l’international, avec un EBITDA en hausse de 12,2%, permettant de compenser la baisse de 5,8% enregistrée sur le marché national. Au total, le résultat opérationnel avant impôt ressort à 12,9 milliards de dirhams au terme des neuf premiers mois, en quasi-stagnation comparativement à fin septembre 2016.

Au niveau des bénéfices aussi, les actionnaires de l’opérateur devront faire avec une baisse de 3% du résultat net part de groupe (RNPG), qui s’est établi à 4,3 milliards de dirhams à fin septembre dernier. Ce chiffre tient toutefois compte d’une charge exceptionnelle de 165 millions de dirhams liée au chantier de restructuration que mène le groupe. C’est d’ailleurs pourquoi dans sa communication, Maroc Telecom préfère parler d’un RNPG «ajusté», qui lui ressort en hausse, une manière sans doute de rassurer ceux qui verraient dans cette chute du chiffre d’affaires et des bénéfices une preuve d’un potentiel de croissance consommé.

Par Younès Tantaoui
Le 23/10/2017 à 11h33