Rabat: après l’augmentation des taxes de 600%, les propriétaires des cafés et restaurants annoncent une grève nationale

Une terrasse d'un café à Rabat.. Brahim Mousaaid / Le360

Les propriétaires des cafés et restaurants ont décidé d’organiser une grève nationale dans les jours à venir, afin de protester contre la décision de la maire de Rabat portant sur l’augmentation de la redevance d’occupation temporaire du domaine public.

Le 06/05/2023 à 11h30

Les cafés et restaurants du Maroc fermeront bientôt leurs portes en raison d’une grève nationale annoncée par les propriétaires de ces établissements. Cette grève, de 24 heures prolongeables, vise à protester contre la décision de la maire de Rabat, Asmaa Rhlalou, d’augmenter jusqu’à 520 dirhams par m2 la redevance d’occupation temporaire du domaine public dans les quartiers d’Agdal et de Souissi.

La date exacte de la grève sera fixée ce samedi 6 mai lors d’une réunion organisée à Meknès par l’Association nationale des propriétaires de cafés et de restaurants (ANPCR). Son président, Nouredine El Harrak, a déclaré au 360 que le Conseil municipal de Rabat a pris une décision fiscale pour augmenter la redevance d’exploitation temporaire des biens publics de 50 dirhams à 520 dirhams, soit une augmentation de 600 à 700%.

Notre interlocuteur rappelle que l’ANPCR avait rejeté cette décision fiscale, demandant l’arbitrage du ministère de l’Intérieur ainsi qu’une révision de la décision lors de la session actuelle du Conseil communal de la capitale. L’association considère que les montants demandés sont trop élevés pour que les propriétaires de cafés et de restaurants puissent les payer.

Selon Nourredine El Harrak, la maire de Rabat n’avait pas l’intention de changer cette décision, même légèrement. Certains propriétaires de cafés et de restaurants à Rabat ont ainsi reçu des avis de paiement de ces sommes importantes, conformément au nouvel arrêté fiscal, ajoute-t-il.

Le représentant des propriétaires des cafés et restaurants souligne que les professionnels ne s’opposent pas à une augmentation du montant de cet impôt de 10 à 20%, un taux qui resterait «relativement acceptable». Cependant, estime-t-il, une augmentation de 600 à 700% dépasse les capacités des professionnels et entraînerait la faillite des entreprises et de nombreuses pertes d’emploi.

La décision de l’ANPCR d’organiser une grève nationale intervient après que toutes les tentatives de dialogue ont échoué, souligne Nourredine El Harrak. D’autres formes de protestation, qui n’ont pas encore été déterminées, seront également menées par les propriétaires des cafés et restaurants, suite aux consultations de ce samedi.

Par Hafida Ouajmane
Le 06/05/2023 à 11h30