En décrochant une dérogation d’exploitation de terminaux portuaires à Cotonou, Marsa Maroc acte une internationalisation de ses activités. L’entreprise accompagnera Bénin Manutentions dans le démarrage et la prise en charge des opérations des deux terminaux.
«Un succès enregistré après deux échecs en Afrique subsaharienne. Lorsqu’il avait été sélectionné pour exploiter le futur terminal du port de Takoradi, au Ghana, en 2026, l’opérateur marocain s’était vu retirer sa licence en 2019 par les autorités du pays, avant même d’avoir pu s’y déployer», rappelle le magazine Jeune Afrique dans une analyse dédiée.
La même année, l’entreprise avait perdu l’appel d’offres pour la concession d’un terminal polyvalent au sein du port autonome de Kribi, au Cameroun, finalement confié au philippin ICTSI.
Le port autonome de Cotonou, qui génère près de 80 % des recettes du Bénin, avait vu transiter 12 millions de tonnes en 2022. Mais il subit de plein fouet la crise entre le pays et son voisin nigérien. Il n’en reste pas moins un axe commercial important pour d’autres pays, comme le Burkina Faso, qui y fait transiter 14 % de son fret.
Avec la gestion de 24 terminaux au Royaume, «Marsa Maroc a traité 56,9 millions de tonnes de marchandises (du trafic de conteneurs à celui du vrac) en 2023. Pour son expansion hors du Royaume, le champion national a décidé de se concentrer sur la coopération Sud-Sud, chère au gouvernement marocain», lit-on.
L’entreprise souhaite créer au Bénin un écosystème portuaire économiquement viable. Pour respecter ses engagements sur la mise aux normes internationales des infrastructures portuaires, Marsa Maroc sait compter sur l’appui de Tanger Med, son actionnaire principal (à hauteur de 35 %). Premier port de la Méditerranée, Tanger Med est la vitrine du Maroc, relève le magazine.
«Reconnu pour son savoir-faire, le groupe, dont le principal port se situe dans le Détroit de Gibraltar, constitue un relais entre l’Europe et l’Afrique. Il est entré au capital de Marsa Maroc en 2020 en reprenant un partie de la participation de l’État à son compte», lit-on encore.
C’est avant tout un groupe portuaire qui rassemble plusieurs corps de métiers maritimes et un outil de rapprochement du Maroc avec les économies subsahariennes.