Annoncée comme imminente, l’inversion du flux du tronçon hispano-marocain du GME ne devrait pas entrer en fonctionnement avant quelques semaines encore, au mieux.
«La consultation restreinte lancée par la ministre marocaine de l'énergie, Leila Benali, en vue de s'assurer des contrats de long terme pour la livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) dans les terminaux espagnols, pour y être regazéifié et convoyé par le GME, n'a pas abouti», rapporte Africa Intelligence, citant plusieurs sources au fait du dossier.
Les négociateurs du ministère, poursuit le bulletin d’information, «n'ont pas réussi à trouver des conditions favorables pour les contrats de long terme - cinq ans - envisagés par la ministre, alors que les cours du GNL sont au plus haut, dopés par la guerre en Ukraine et la volonté des pays européens de se passer du gaz russe».
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Contacté par Le360, le ministère de la Transition énergétique n’a ni confirmé ni infirmé cette information rapportée par Africa Intelligence. «Le processus suit son cours», souligne cette source autorisée au sein du département de Benali.
Lors d’une conférence de presse, le vendredi 15 avril dernier, la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, a affirmé que l’arrivée des premières livraisons destinées à alimenter les deux centrales électriques de Tahaddart et Aïn Beni Mathar était «une question de quelques jours», se félicitant du fait que les «équipes marocaines ont pu développer une capacité de négociation remarquable face à des traders chevronnés», même si le Maroc fait à peine «son entrée sur le marché international du GNL».
Outre le «non-aboutissement» de l’appel d’offres relatif à l’achat de la molécule, Africa Intelligence indique que le gestionnaire du réseau gazier espagnol, Enagas, n'a pas encore publié l'accord d'interconnexion avec le Maroc, et ce, malgré les résultats «concluants» des tests en flux inversé.