Libéralisation des cliniques privées: c’est acté

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Revue de presseKiosque360. La loi qui permet aux investisseurs de posséder une clinique privée a été adoptée, le 4 février. Malgré tout, celle-ci demeure très controversée.

Le 05/02/2015 à 07h45

Le capital des cliniques privées est désormais ouvert aux non professionnels de la santé. Selon Aujourd’hui le Maroc, dans son édition de ce jeudi 5 février, «la première Chambre a adopté la fameuse loi 113-13 permettant à tout investisseur de détenir une partie ou la totalité des actions d’une clinique». Un projet de loi très controversé, rappelle le quotidien, notamment auprès du corps médical ou de certains partis politiques, qui a récolté 72 voix favorables et 52 voix défavorables de la part des députés. Ladite loi devrait entrer en vigueur après sa publication au Bulletin officiel, annonce le titre francophone.

Si Aujourd’hui le Maroc estime que l’adoption de cette loi «devrait en principe estomper les controverses et baisser d’un ton les critiques qui le fustigent depuis maintenant une année», il admet en revanche que l’article 60 de la loi 113-13 «dérange». En effet, c’est le fameux article qui permet à tout investisseur, aussi bien homme d’affaires qu’étranger et surtout non-médecin, d’investir ou de posséder une clinique privée. Une possibilité assimilée à une «privatisation du secteur», notamment par la gauche ou le Conseil économique et sociale (CESE), même si le ministre de la Santé, El Houcine Louardi (PPS)-qui a défendu cette loi bec et ongles-préfère parler quant à lui de «libéralisation».

Le CESE, rappelle le quotidien, avait pointé du doigt le fait que le texte de loi ne comprenait pas suffisamment de garanties pour le patient «notamment en matière de prix de qualité de soins ou encore de confidentialité», et ce malgré son amendement au sein de la deuxième Chambre. Cette dernière, a depuis, modifié le texte en intégrant la notion de confidentialité et plusieurs «garde-fous». Parmi eux : seul un médecin du secteur privé pourra avoir la direction médicale de la clinique, et ne devra jamais être soumis à l’autorité des investisseurs. Pas sûr que cela ne suffise à apaiser les esprits. En attendant, conclut Aujourd’hui le Maroc, El Houcine Louardi est certain que l’ouverture des capitaux des cliniques aux investisseurs permettra un meilleur accès aux soins ainsi qu’une meilleure répartition régionale.

Par Sanae El Asrawi
Le 05/02/2015 à 07h45