Les prêts du Crédit Agricole du Maroc aux agriculteurs: un appui qui change tout

Abdelkrim Arbi, agriculteur à douar Terch, à Benslimane. (K.Essallak/Le360)

Le 12/12/2025 à 10h00

VidéoDe génération en génération, les fellahs marocains ont appris à composer avec le climat, les prix, les aléas de la vie rurale… Le Crédit Agricole du Maroc s’inscrit dans ce quotidien avec un modèle performant construit autour de 3 piliers: financer, accompagner, inclure. Sa présence auprès des agriculteurs est devenue une évidence. Et à Benslimane, plus particulièrement au douar Terch, elle prend sens dans l’expérience vécue par Abdelkrim et Mohammed. Reportage.

Nous sommes au douar Terch de Benslimane, et il est déjà neuf heures du matin. Devant nous, Abdelkrim Arbi avance à pas lents dans ses champs, le bâton à la main. Le soleil est encore doux mais promet déjà une journée lourde. Ses sillons de pommes de terre s’étendent à perte de vue, interrompus par quelques rangs d’orge et de pois chiches. L’air sent la terre sèche, mêlée à l’odeur du bétail qui bêle dans un enclos de fortune.

Le visage tanné par le soleil, Abdelkrim s’arrête, se redresse et essuie son front. Son regard est franc, ses mains rugueuses racontent les années passées à labourer et semer malgré les sécheresses à répétition. Il sourit pourtant: «Depuis 1998, quand j’ai démarré mon activité, le Crédit Agricole m’accompagne. Sans eux, je n’aurais pas pu continuer.»

L’histoire de Abdelkrim ressemble à celle de dizaines de milliers d’agriculteurs marocains. Entre les aléas climatiques, la flambée des prix des intrants et la fragilité des revenus, les fellahs tiennent grâce à un acteur discret mais essentiel: le Crédit Agricole du Maroc (CAM). Du microcrédit aux grands investissements, la banque verte a façonné au fil des décennies un modèle unique, inclusif, qui s’adresse autant à la grande exploitation modernisée qu’à la petite parcelle familiale. Une agriculture forte, répète-t-on au CAM, est une agriculture qui n’oublie personne.

Abdelkrim, vingt-cinq ans de dur labeur… mais aussi d’ambition

Dans ses champs, Abdelkrim cultive le blé, l’orge, l’avoine, mais aussi les pois chiches, les lentilles et les pommes de terre. «Les prêts que CAM nous octroie nous permettent de tourner et de développer l’activité même quand il ne pleut pas», nous dit-il. On entend à travers ses mots la résilience d’un homme qui refuse de céder face à la fatalité. Il n’a pas seulement cultivé, il a aussi élevé. Moutons, vaches... Un troupeau passé de 5 à 20 têtes.

Mohammed: «quand un prêt devient un levier de vie»

Un peu plus loin, toujours à Benslimane, et au douar Terch, Mohammed Hakkani cultive lui aussi pommes de terre, céréales et légumineuses. «J’ai commencé avec un hectare et dix bêtes. Aujourd’hui, j’ai trois hectares et trente têtes de bétail», raconte-t-il, non sans fierté. Le CAM a financé son expansion, avec des taux avantageux et surtout un délai de remboursement intéressant et adapté aux spécificités de son activité. «Les remboursements commencent un an après. Ça nous laisse le temps de vendre avant de payer», explique-t-il.

Dans sa voix perce une ambition, celle de grandir encore. «On aimerait bien passer à cinq hectares, mécaniser un jour. Ici, pratiquement tout le monde travaille avec le CAM. Dans ce village comme ailleurs, la banque verte s’illustre par une présence constante, presque familiale», affirme Mohammed.

Chacun parle de son quotidien, mais tous traduisent une même philosophie. Pour le Crédit Agricole du Maroc, une agriculture forte est celle qui n’abandonne personne en chemin. C’est pourquoi, au fil des années, la banque a développé un savoir-faire qui lui permet d’apporter des solutions adaptées à chaque situation. Du microcrédit jusqu’aux grands investissements, elle couvre l’ensemble du spectre, du petit fellah au grand exploitant et à l’agro-industrie.

Ce modèle intégré n’est pas réservé qu’aux grandes exploitations, il s’adresse aussi et surtout aux petites fermes familiales, aux artisans du terroir, aux éleveurs, et aux familles rurales dans leur ensemble. Ainsi, le CAM contribue à bâtir une agriculture plus équitable, plus inclusive et plus durable.

Le soutien du CAM ne s’arrête pas à l’argent. Il accompagne ses clients sur d’autres plans tout aussi essentiels: éducation financière, pour mieux gérer les budgets et comprendre les échéances, formation technique et managériale, pour acquérir de nouvelles compétences, soutien face aux défis du climat, pour apprendre à s’adapter et protéger ses moyens de vie… Investir dans les hommes et les femmes du monde rural, tel est l’engagement de la Banque.

Un modèle qui s’adapte à toutes les réalités rurales

Le Maroc rural est multiple: des grandes exploitations bien équipées aux petites fermes vivrières qui luttent chaque jour contre les aléas du climat. Conscient de cette diversité, le CAM a construit une approche à trois niveaux. Pour les exploitations bancables, environ 20%, qui répondent aux critères classiques des banques, la Banque déploie des offres différenciées via des agences spécialisées. Pour les micro-exploitations, représentant 40%, qui vivent d’une agriculture de subsistance complétée par des petits métiers ou de l’artisanat, le CAM a créé ARDI Microfinance, une filiale citoyenne présente dans les zones les plus pauvres du Royaume, qui finance des projets générateurs de revenus et ouvre l’accès à des services sociaux de base.

Pour les exploitations intermédiaires ne répondant pas aux critères des banques classiques, et nécessitant plus que ce qu’offre le microcrédit, le CAM a imaginé une solution spécifique. Nommons Tamwil El Fellah, une filiale de la banque, dédiée au méso-crédit, accompagnée par l’État, qui finance, suit et soutient de près les exploitations fragiles.

Depuis sa création en 2008, Tamwil El Fellah a permis à plus de 105.000 petits agriculteurs d’accéder au financement. Derrière ces chiffres, il y a des milliers de familles qui ont pu sécuriser leur avenir. Des coopératives, plus de 800, ont été accompagnées.

En construisant ce modèle unique à trois étages, le CAM propose une réponse globale et inclusive. Plus qu’un appui financier, c’est un levier de développement humain durable basé sur une conviction: chaque projet viable mérite un accompagnement sur mesure.

Aux côtés des grandes stratégies nationales

L’histoire du Crédit Agricole du Maroc est intimement liée aux grandes étapes de la modernisation agricole du pays.

Quand le Plan Maroc Vert fut lancé en 2008, la banque s’est engagée immédiatement, mobilisant 45 milliards de dirhams pour financer ses deux phases. À la fin du programme, ce sont près de 72 milliards de dirhams qui auront été mobilisés, dépassant les objectifs initiaux.

Avec Génération Green 2020-2030, le CAM s’est à nouveau positionné en véritable bras armé. Plus de 55 milliards de dirhams déjà injectés pour financer la modernisation des techniques, soutenir les exploitants dans le stockage, la transformation et l’export, favoriser la bancarisation des zones rurales, accompagner la formation et le développement durable.

Accompagner l’élevage, sécuriser les céréales, encourager la mécanisation

Parce que l’élevage reste vital pour des milliers de familles, le CAM soutient par ses financements les programmes étatiques d’importation de génisses et de renouvellement du cheptel, afin d’assurer une production durable de lait et de viande rouge.

Et dans un pays dépendant des marchés internationaux pour ses céréales, la banque verte a renforcé ses financements à l’importation, afin de garantir l’approvisionnement continu et préserver la sécurité alimentaire.

Aujourd’hui, le CAM assure 85% du financement bancaire agricole au Maroc. Avec plus de 500 points de vente (caisses régionales, agences locales et rurales, guichets mobiles), il est présent jusque dans les villages isolés. Ses agences mobiles, qui sillonnent les souks hebdomadaires, rapprochent la banque des fellahs. Dans des zones reculées, cela transforme l’inclusion financière en réalité concrète.

Outre son rôle de premier plan de financement, le Crédit Agricole du Maroc s’engage aussi pour participer à dynamiser les campagnes, réduire la pauvreté et améliorer les revenus. Chaque région a ses priorités et ses ressources. C’est pourquoi la banque adapte ses solutions à cette diversité. Cela passe par le financement des nouvelles techniques de culture et d’élevage, par la valorisation des produits locaux, par la mise en valeur des ressources naturelles, mais aussi par le soutien au tourisme rural et à l’artisanat.

Les jeunes et les communautés locales sont au cœur de cette logique. Les solutions doivent être conçues avec eux et pour eux. L’objectif est on ne peut plus clair: continuer à offrir au monde rural non seulement un accès à des financements, mais aussi de véritables opportunités économiques, sociales et humaines.

Pour que ces ambitions deviennent réalité, la banque mise beaucoup sur la digitalisation et a lancé une panoplie de nouveaux outils digitaux: Beztam-E, solution de paiement mobile gratuite, Imtiazat-E, première application bancaire dédiée aux agriculteurs, permettant de gérer leurs financements et d’accéder à des conseils, Hssab-E, pour ouvrir un compte en ligne sans se déplacer…. Ces services modernes, simples et accessibles, traduisent une volonté claire et affirmée: donner aux fellahs et aux ruraux les mêmes outils que ceux dont disposent les citadins et participer, ainsi, au développement socio-économique de leurs territoires.

À Benslimane, comme dans les autres régions du Maroc, les fellahs savent que la pluie ne se commande pas et que la terre ne pardonne pas toujours. Mais ils savent aussi qu’ils ne sont pas seuls. Le Crédit Agricole du Maroc a planté ses racines dans ce sol, irriguant les espoirs des uns et des autres. Derrière chaque hectare cultivé et chaque tête de bétail ajoutée, il y a un crédit, un conseil, une confiance. Et si l’agriculture marocaine continue de se réinventer, c’est aussi parce que dans le moindre douar, jusque dans les zones les plus reculées, une banque a choisi de croire que chaque graine mérite sa chance et a choisi d’innover constamment pour faire de sa mission originelle de service public un levier de développement socio économique concret.

Par Hajar Kharroubi, Fatima El Karzabi et Khalil Essalak
Le 12/12/2025 à 10h00