Le pétrole fait une pause, le temps de prises de bénéfices

Pompe à pétrole en état de marche à Signal Hill, dans le comté de Los Angeles, en Californie, le 17 février 2022, où les prix de l'essence ont atteint un niveau record. Le pétrole a été découvert pour la première fois à Signal Hill en 1921.

Pompe à pétrole en état de marche à Signal Hill, dans le comté de Los Angeles, en Californie, le 17 février 2022, où les prix de l'essence ont atteint un niveau record. Le pétrole a été découvert pour la première fois à Signal Hill en 1921. . FREDERIC J. BROWN / AFP

Les cours du pétrole ont fait une halte hier, jeudi 9 juin 2022, dans leur ascension vertigineuse, le temps de quelques prises de bénéfices, sur un marché qui ne voit cependant venir aucune éclaircie.

Le 10/06/2022 à 06h21

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'est effrité de 0,41%, pour clôturer à 123,07 dollars.

Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet, il a lui reculé de 0,49%, à 121,51 dollars.

«C'est une petite prise de bénéfices», a expliqué Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report, après le bond de la veille consécutif au rapport hebdomadaire sur les stocks américains. «Il n'y a pas eu de vraie nouvelle» jeudi, a-t-il poursuivi, mis à part l'annonce de reconfinements à Shanghai, qui n'est, pour l'analyste «qu'à moitié préoccupante».

«Cela a simplement donné une excuse au marché pour faire halte et réaliser des gains» en vendant, selon l'analyste.

Ce petit accès de faiblesse «sera vraisemblablement de courte durée», a prévenu, dans une note, Edward Moya, d'Oanda, «car s'annonce l'une des saisons estivales les plus chargées qui soit» en termes de déplacements.

Le prix de l'essence a enregistré un nouveau record aux Etats-Unis hier, jeudi, et n'est plus qu'à un souffle des 5 dollars le gallon (3,78 litres), un seuil que nul n'osait évoquer il y a seulement quelques mois.

Les cours n'ont en rien été soulagés par les 7,3 millions de barils provenant des réserves stratégiques qui ont été déversés sur le marché par le gouvernement Biden sur la seule semaine dernière, un record historique.

«C'est même un facteur de hausse des prix», considère Stephen Schork, «parce que cela dit au marché que les gouvernants n'ont pas de plan pour solutionner ce déséquilibre structurel» entre offre et demande.

Les opérateurs ont aussi fait fi du relèvement surprise, la semaine dernière, de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+, qui a promis 648.000 barils de plus par jour en juillet.

«Même si les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite pourraient augmenter leur production, les autres membres de l'Opep peinent pour atteindre leurs objectifs», a commenté Susannah Streeter, de Hargreaves Lansdown.

«Au total, a-t-elle poursuivi, il n'y a pas assez de capacité pour compenser le trou que créent les sanctions visant le pétrole russe.»

Les traders suivront ce vendredi, comme la Bourse, la publication de l'indice des prix CPI pour mai, pour en savoir plus sur la trajectoire de l'inflation aux États-Unis.

«Je n'en attends aucune amélioration, a dit Stephen Schork, que ce soit sur les prix de l'énergie ou de l’alimentation».

Le 10/06/2022 à 06h21