Le CIRDI a rendu son verdict dans l’affaire de la Samir: l’État marocain condamné à payer 150 millions de dollars à Al-Amoudi

Une salle d'audience du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), à Washington, aux États-Unis.

Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a rejeté, lundi, la plupart des demandes du groupe Corral Morocco Holding, estimées à hauteur de 2,7 milliards de dollars, en lui accordant une indemnisation de 150 millions de dollars, soit moins de 6% du montant que ledit groupe avait réclamé, a déclaré, à MAP-Washington, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, précisant que le Maroc, qui a pris acte de cette décision, étudie toutes les possibilités y compris le recours en annulation devant le CIRDI, dans le cadre de l’affaire de la Samir.

Le 15/07/2024 à 20h47

Lors de ce processus devant le CIRDI, a souligné la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, le Maroc a défendu sa position en mettant l’accent sur tous les moyens qu’il a mis en œuvre au profit de la Samir, et les ressources importantes qu’il a mobilisées ainsi que les démarches entreprises par les pouvoirs publics depuis 2002, pour préserver et développer l’activité de la raffinerie, dont la situation financière n’a jamais pu être redressée par son actionnaire de référence (Corral Morocco Holdings). Nadia Fettah a précisé, en outre, que «le Royaume continue néanmoins d’assumer ses responsabilités et ses droits, vis-à-vis de ses partenaires et des instances internationales, en total respect des conventions internationales et bilatérales».

«Nous demeurons persuadés que le Maroc a toujours eu une position juste vis-à-vis du groupe Corral», a fait observer la ministre, notant que le Royaume est convaincu d’avoir honoré l’ensemble de ses engagements contractuels à l’égard du principal actionnaire de la raffinerie de Mohammedia.

Elle a noté que face aux difficultés financières et de gestion chroniques dues aux pratiques du principal actionnaire, qui n’a pas honoré ses obligations contractuelles, un redressement de l’entreprise n’a jamais pu être concrétisé.

Le Maroc, qui a toujours considéré la raffinerie comme un actif stratégique, a mobilisé toutes les ressources nécessaires à son bon fonctionnement et développement, a-t-elle indiqué. À ce titre, un responsable du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, en visite à Washington, a déclaré à la MAP qu’un nouveau projet est à l’étude pour donner une nouvelle vie au site de la Samir à Mohammadia.

Nadia Fettah a rappelé, en outre, que le Maroc se prévaut d’«un environnement sécurisant aux investisseurs et un climat d’affaires qui leur offre des opportunités économiques indéniables au carrefour des marchés à fort potentiel», soulignant que le Royaume «ne lésinera sur aucun effort pour assurer le développement du secteur énergétique et pétrochimique au Maroc tout en consolidant son leadership sur les énergies renouvelables et du futur comme l’hydrogène».

Notons enfin que la sentence du CIRDI est définitive. Elle peut faire l’objet d’un recours en annulation mais ne peut en aucun cas faire l’objet d’un appel.

Par Le360 (avec MAP)
Le 15/07/2024 à 20h47

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Peut être banque mondiale peut consentir encore un nouveau prêt à l'Etat. Ainsi payer la note du cirdi et les frais et l'amortir en remboursant la traite au fmi sur 10 ans par exemple?

C'est un bon deal (seulement 6% du montant demandé) Il faut maintenant règler le montant pour montrer la crédibilité du Maroc envers la loi et les règlements internationaux et préserver sa réputation vis à vis des investisseurs existants et futurs. Ensuite on tourne la page et on va vers l'avenir pour enfin relancer la SAMIR

Ouais, nous allons faire recours en annulation afin de prolonger ce feuilleton qui dure depuis neuf ans et ainsi permettre à "tu sais qui" de continuer à monopoliser le marché des hydrocarbures

Il me semble que dans un précédent article, on nous annonçait que le Maroc avait été innocenté et que c’est al amoudi qui avait été condamné. Je n’y comprends plus rien

Si Corral groupe a eu gain de cause et même partiellement , ça veut dire qu'il y a négligence ou mauvaise gestion de cette affaire par les gouvernements anciens ou actuels du pays . Comme d'habitude, c'est aux contribuables de régler la note

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