La Banque mondiale alerte sur une pénurie d’eau «sans précédent» au Maroc

Les sécheresses se suivent à une cadence inquiétante.

Revue de presseD’ici 2030, les ressources en eau disponibles dans la région MENA tomberont sous le seuil de pénurie absolue de 500 mètres cubes par personne et par an, alerte la Banque mondiale. Le Maroc va trinquer. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Aujourd’hui le Maroc.

Le 04/05/2023 à 21h50

Dans un nouveau rapport intitulé «Aspects économiques de la pénurie d’eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA)», la Banque mondiale dresse un constat alarmant dans la région. C’est ce que relève le quotidien Aujourd’hui le Maroc, précisant que le Maroc figure parmi les 5 pays de la région (Irak, Iran, Syrie, Egypte,) qui font face à une pénurie d’eau sans précédent.

«La Banque mondiale signale que le Maroc figure dans le groupe des nouveaux pays déficitaires en eau de la région, c’est-à-dire ceux qui se trouvent au-dessus du seuil absolu de pénurie d’eau de 500 mètres cubes par personne et par an».

Les cinq pays en question produisent plus de la moitié de la quantité de céréales dont ils ont besoin et sont autosuffisants en fruits et légumes. Cependant, leur population augmente rapidement et l’accroissement de l’offre d’eau non conventionnelle est un domaine nouveau qui intéresse autant les décideurs que les investisseurs, note le rapport.

«D’ici 2030, les ressources en eau disponibles par an et par habitant dans la région MENA tomberont sous le seuil de pénurie absolue de 500 mètres cubes par personne et par an», lit-on.

La Banque mondiale rappelle que par le passé, les pays de la région MENA, dont le Maroc, ont investi massivement dans les barrages. Ils ont exploité d’importantes ressources d’eau souterraine et accru leurs importations d’eau «virtuelle» en achetant des céréales et autres produits gourmands en eau à l’extérieur de la région.

Cette stratégie a permis d’améliorer la production agricole et l’accès aux services d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les villes, mais le rapport constate que cette approche expansionniste atteint maintenant ses limites et que les pays seront contraints de faire des choix difficiles. Les possibilités d’augmentation de la capacité de stockage de l’eau ne sont plus extensibles, les eaux souterraines sont surexploitées -avec des conséquences négatives sur la qualité de l’eau- et l’importation d’eau virtuelle expose les pays aux chocs mondiaux.

La Banque mondiale relève que le dessalement et la réutilisation des eaux usées ont considérablement progressé dans la région. Au total, 50 % des activités de dessalement et 40 % des initiatives de réutilisation des eaux usées dans le monde interviennent dans les pays de la région MENA. Mais il y a un hic. En moyenne, l’eau dessalée produite avec les technologies actuelles coûte quatre à cinq fois plus cher que l’eau de surface traitée, utilisant 23 fois plus d’énergie.

Par Nabil Ouzzane
Le 04/05/2023 à 21h50