Gaz naturel: le Chinois CCCC en lice pour le projet de construction d’une unité flottante de regazéification au Maroc

Une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) en Thaïlande.

Une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) en Thaïlande. . DR

China Communications Construction Co, le mastodonte étatique chinois du BTP, est candidat au projet de construction d’une unité flottante de regazéification (FSRU), dont l’Appel à manifestation d’intérêt, lancé par le ministère marocain de l’Energie, a été bouclé le 25 octobre dernier. Celui-ci envisage de lancer un appel d'offres dès juin 2022.

Le 08/12/2021 à 11h57

China Communications Construction Co (CCCC) s'est positionné sur l'Appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour la construction de la première unité flottante de regazéification (FSRU, pour Floating Storage and Regasification Unit) du royaume, relaye Africa Intelligence, dans un article publié ce mercredi 8 décembre 2021.

La lettre d'information indique en effet que «parmi la vingtaine de candidats qui ont répondu à l'appel à manifestation d'intérêt bouclé le 25 octobre par la nouvelle ministre de l'énergie Leila Benali, figure un consortium mené par l'une des filiales de CCCC, China Road & Bridge Corp (CRBC)».

Selon Africa Intelligence, ce consortium comprend également CCCC Third Harbour, autre émanation du groupe chinois spécialisé dans les infrastructures portuaires, ainsi qu'une entreprise privée, Wison Engineering, une firme basée à Shanghai, spécialisée dans l’industrie pétrochimique, et dont l’une des filiales, nommée Wison Offshore & Marine, a livré, en 2017, le premier FSRU «Made in China» à un client Belge, Eymar.

L’AMI relatif à la construction d’une unité de transformation du gaz liquéfié en gaz naturel au large du Maroc, avait été lancé en avril 2021 par le département de l’Energie, à l’époque dirigé par Aziz Rabbah. Cette infrastructure doit permettre au Maroc d'importer du gaz naturel liquéfié (GNL) par voie maritime, et de le regazéifier pour le distribuer aux clients industriels, ainsi qu'aux centrales électriques de l'Office national de l'électricité et de l’eau (ONEE).

Le 15 octobre dernier, la nouvelle ministre de l’Energie, Leila Benali, a décidé de prolonger de dix jours la période de consultation de l’AMI, jusqu’au 25 octobre 2021. Une décision motivée par l’engouement d'un nombre important de sociétés nationales et internationales pour ce projet qui revêt une importance stratégique pour le Maroc.

La construction d’une unité flottante de regazéification au large des côtes marocaines est considérée comme l’une des alternatives au Gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui alimentait en gaz naturel l’Espagne via le Maroc, et que le régime d’Alger a décidé de mettre à l’arrêt à compter du 1er novembre 2021. Une partie du gaz algérien qui transitait par le GME servait également à alimenter les deux centrales de Ain Beni Mathar et de Tahaddart, aujourd’hui à l’arrêt.

Selon Africa Intelligence, sur la base de l’AMI, les services de Leila Benali envisagent de lancer un véritable appel d'offres en juin prochain. Entre-temps, ajoute la lettre d’information, le département de l’Energie devra «finaliser le choix du port qui accueillera l’unité flottante FSRU, entre par ordre de préférence, Mohammedia, Nador West Med (en cours de construction) et Kénitra».

Une entreprise britannique, Predator Oil & Gas, avait déjà fait part de son intérêt, dès le mois de mai dernier, pour le projet d’unité flottante FSRU.

Predator, qui détient déjà au Maroc une licence d’exploration gazière à Guercif, avait mis en avant, dans son dossier, son expérience et son savoir-faire acquis en matière de FSRU, après le développement d’une infrastructure similaire en Irlande.

CCCC espère pour sa part remporter son deuxième plus important contrat au Maroc, après celui décroché en 2019 pour l’aménagement du projet de la cité Tanger Tech.

Par Amine El Kadiri
Le 08/12/2021 à 11h57