Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Roberto Cardarelli a mené des consultations avec les autorités marocaines du 24 octobre au 4 novembre 2022. Plusieurs conclusions ont été formulées à l’issue de ces rencontres concernant notamment la croissance et l’inflation.
Selon le chef de la mission du FMI au Maroc, Roberto Cardarelli, la croissance du PIB devrait s'établir à environ 1,25% en 2022 et le déficit du compte courant devrait se creuser pour atteindre environ 4,25% du PIB.
Dans l'hypothèse d'une amélioration progressive des conditions extérieures et d'une saison agricole moyenne, la croissance devrait s'accélérer pour atteindre environ 3% l'année prochaine et le déficit du compte courant devrait se réduire à environ 3,5% du PIB, souligne-t-il, notant tout de même que de fortes incertitudes planent sur ces perspectives.
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Pour ce qui est de l’inflation, le chef de mission du FMI estime que son retour à près de 2% d'ici 2024 pourrait nécessiter de nouvelles hausses des taux directeurs de Bank Al-Maghrib.
«Alors que nous nous attendions à ce que l'inflation commence à baisser l'année prochaine, sous l'effet de la baisse prévue des prix mondiaux des matières premières, assurer un retour de l'inflation à près de 2% d'ici 2024 pourrait nécessiter de nouvelles hausses des taux directeurs, afin d'ancrer davantage les anticipations d'inflation», souligne-t-il.
Les responsables du FMI ont également appelé à accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, notamment celles visant à étendre la protection sociale à tous les Marocains, à stimuler l'investissement du secteur privé et à relever les défis posés par le changement climatique.
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«Des progrès significatifs ont été réalisés dans l'extension de la protection sociale, bien qu'une grande partie des travailleurs indépendants n'aient pas encore rejoint le nouveau système contributif de soins de santé et de retraite. Des réformes profondes des systèmes de santé et d'éducation devraient améliorer l'accès, l'efficacité et la qualité des services», souligne Roberto Cardarelli.
Et d’ajouter: «Les récentes mesures de réforme des entreprises publiques, ainsi que l'opérationnalisation du Fonds Mohammed VI et la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l'investissement devraient contribuer à stimuler l'investissement privé. Les progrès réalisés dans la libéralisation du marché de l'électricité devraient accélérer la transition vers les énergies renouvelables, tandis que beaucoup reste à faire pour remédier à la raréfaction des ressources en eau».