Le marché mondial du café traverse une période de turbulences sans précédent. En 2024, les prix de l’Arabica comme du Robusta ont atteint des sommets historiques.
Cette flambée des cours s’explique par une série de facteurs structurels et conjoncturels, au premier rang desquels figurent les conditions climatiques extrêmes dans les pays producteurs, la montée des tensions géopolitiques et les perturbations persistantes dans les chaînes d’approvisionnement.
Devant cette conjoncture mondiale, le Royaume n’est pas resté spectateur, indique le quotidien Les Inspirations Éco.
Dès 2023, la Loi de finances a introduit une mesure décisive: la réduction des droits d’importation sur le café vert non torréfié, de 10 % à 2,5 %.
Cette initiative a permis de limiter les effets de la hausse des prix internationaux tout en stimulant la production nationale.
Selon Mohamed Astaib, président de l’Association marocaine des industriels du thé et du café (AMITC), cette réforme tarifaire a contribué à dynamiser le tissu industriel local.
Les investissements dans les unités de torréfaction se sont accélérés, générant des milliers d’emplois.
En chiffres, les importations de café vert sont passées de 44.140 tonnes en 2023 à 54.508 tonnes en 2024, tandis que la consommation de café torréfié n’a progressé que modestement, signe d’un renforcement des capacités locales de transformation.
Le marché marocain du café reste encore largement dominé par la consommation de thé, notamment dans les zones rurales, relève le quotidien.
Toutefois, plusieurs indicateurs laissent entrevoir un changement de paradigme.
L’urbanisation croissante, l’essor du tourisme et les perspectives liées à l’organisation de la Coupe du Monde renforcent l’attrait pour le café, surtout dans les grandes villes.
Cette évolution sociétale pourrait ouvrir la voie à une structuration plus solide de la filière, en encourageant la consommation locale et en diversifiant les segments de marché, de la grande distribution à la restauration spécialisée.
Sur le volet de l’exportation, les performances restent limitées. L’AMITC appelle à un accompagnement stratégique de l’État pour mieux exploiter les débouchés à l’international, notamment sur le marché africain, perçu comme un relais de croissance naturel.
Mais les industriels restent confrontés à une réalité difficile: l’instabilité chronique des prix sur les marchés de référence rend toute planification hasardeuse.
Le café, désormais classé parmi les denrées stratégiques au même titre que le blé ou le thé, fait l’objet d’un suivi renforcé par les autorités, notamment en matière de stocks de sécurité et de prix à la consommation.
La pression sur les prix s’inscrit dans un contexte international incertain. La récente décision des États-Unis d’imposer des droits de douane additionnels, y compris sur les produits marocains malgré l’accord de libre-échange en vigueur, pourrait bouleverser la carte du commerce mondial.
Curieusement, cette mesure pourrait constituer un avantage compétitif pour le Royaume sur certains marchés tiers, en le positionnant comme une alternative stratégique.
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