Exclusif: échec du nouveau round de négociations entre la RAM et ses pilotes

Un avion de la Royal Air Maroc. 

Un avion de la Royal Air Maroc.  . DR

Le dialogue entre la direction et l’AMPL a atteint un point de non retour. La RAM aurait retiré son projet d’accord après l’expiration de l’ultimatum donné aux pilotes, fixé pour le mardi 31 juillet.

Le 01/08/2018 à 20h40

L’ultimatum était fixé par la direction de la RAM au mardi 31 juillet à 18h00 pour signer la nouvelle version de l’accord, améliorée et peaufinée au fil des réunions tenues depuis le début du nouveau round de négociation, lundi 23 juillet. Mais il semble que la nouvelle mouture n’a pas convaincu les membres de l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL). Résultat: la RAM a retiré définitivement son projet d’accord et l’a signifié ouvertement aux pilotes, apprend-on d’une source proche des négociations. La crise atteint désormais un point de non retour.

Pourtant, les positions entre les deux parties se sont rapprochées ces derniers jours, regrette-t-on du côté de l’AMPL. Notamment sur le volet de l’Ecole de formation puisque la RAM se serait engagée à préserver une part majoritaire dans le capital (de l’Ecole) au cas où elle s’associerait à un partenaire.

Il en est de même pour la question de la revalorisation salariale. Comme indiqué dans un précédent article, la direction de la RAM aurait déjà cédé sur la question des salaires. Ceux-ci seront augmentés de 15.000 dirhams pour les commandants de bord et de 10.000 dirhams pour les copilotes, selon un échéancier de 5 ans réparti sur trois tranches (2018-2021-2023).

L’échec du nouveau round de dialogue social est lié au critère de l’ancienneté sur lequel insiste RAM. Les négociations ont donc buté sur une histoire de séquencement des échéances de revalorisation salariale. La RAM veut que le délai de cinq ans requis pour bénéficier des trois échéances de l’augmentation soit appliqué quelle que soit la date de recrutement. Autrement dit, en 2023, date prévue pour enclencher la troisième échéance en faveur des anciens pilotes, les futurs nouveaux pilotes devront à leur tour attendre 2028 pour consommer les trois échéances et atteindre le niveau de salaire de leurs anciens collègues. Du côté de l’AMPL, on insiste pour que tous les pilotes soient rémunérés sur le même pied d’égalité. Le nouveau round du dialogue social a finalement échoué pour une simple histoire de solidarité intergénérationnelle, mais qui risque de compliquer davantage le trafic de la haute saison chez la compagnie nationale.

Par Wadie El Mouden
Le 01/08/2018 à 20h40