Envasement des barrages: le Maroc perd annuellement 75 millions de mètres cubes d’eau

D'importants moyens sont déployés chaque année pour limiter l'impact de l'envasement des barrages sur les resssources hydriques du Royaume. 

D'importants moyens sont déployés chaque année pour limiter l'impact de l'envasement des barrages sur les resssources hydriques du Royaume.  . Saïd Bouchrit / Le360 (capture image vidéo)

Le 05/06/2022 à 12h01

VidéoA cause de l’impact de l’envasement, les retenues des barrages au Maroc perdent annuellement pas moins de 70 millions de mètres cubes d’eau. Un sérieux fléau qui nécessite le déploiement de gros moyens pour limiter les pertes. Le point avec le département de la planification et du suivi des ressources de l’ABHSM.

Alors que le Maroc fait face à une année de sécheresse et de faible pluviométrie, une grande partie des barrages du Royaume souffre d’envasement qui entraîne une diminution importante de leur retenue. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Eau, le Maroc perd annuellement plus de 70 millions de m3 d'eau stockés, à cause de ce fléau.

«L’envasement des barrages est un phénomène naturel qui apparaît suite à l’érosion des sols dans les différentes régions du pays. Malheureusement cela nous fait perdre chaque année d’importantes quantités d’eau», explique, interrogé par Le360, Mohamed Abdellah Zouini, chef du département de la planification et du suivi des ressources en eau à l’Agence du bassin hydraulique (ABHSM). 

Ce fléau n’épargne presque aucun barrage. Selon notre interlocuteur, la capacité perdue pour le seul bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia est évaluée à près de 2,5 millions de m3. Une moyenne au niveau national, largement dépassée au niveau d’autres bassins du Royaume.

Pour lutter contre ce fléau, le ministère de l'Eau a déployé une batterie de mesures préventives et curatives. L’atténuation des effets de l’envasement est ainsi prise en compte lors de la conception des barrages de manière à supporter près de 50 ans d’érosion des sols sans effets négatifs, par la réservation d’une tranche morte dimensionnée pour la durée de vie du barrage et destinée au stockage des sédiments.

Plusieurs autres techniques sont mises en œuvre comme la plantation d’arbres et d’arbustes fourragers ou encore la réalisation des seuils et des barrages de protection. Ces efforts visent à réduire jusqu’à 20% du taux d’envasement des barrages au Maroc à l’horizon 2050, assure le chef du département de suivi et de planification des ressources hydriques.

Par Amine Lamkhaida et Said Bouchrit
Le 05/06/2022 à 12h01