Sécheresse et manque d’opportunités obligent, une grande partie de la population active rurale s’est orientée vers d’autres activités, temporairement ou de façon permanente, notamment le commerce, le BTP, l’artisanat, le tourisme rural ou le transport. En conséquence, pour le début de la campagne actuelle, de nombreux exploitants redoutent une disponibilité insuffisante de main-d’œuvre qualifiée, rapporte Finances News Hebdo.
«Parfois, les exploitations peinent à trouver les ressources humaines nécessaires, ce qui peut impacter la production. Il faut aussi souligner la faible mobilité des travailleurs à travers le pays. Certaines régions disposent d’un excès de main-d’œuvre qualifiée, tandis que d’autres en manquent», précise Mohcine Belarbi, ingénieur en génie rural.
Avec la hausse du coût de la vie, les ouvriers agricoles demandent des salaires plus élevés, dépassant souvent le salaire minimum garanti (SMAG), particulièrement pendant les périodes de récolte ou de labour. Ils privilégient le travail à la tâche plutôt que des horaires fixes, ce qui a des effets négatifs sur le rendement.
Par ailleurs, de nombreuses exploitations ne maintiennent pas un rythme de travail régulier, notamment dans les filières de production végétale. Certaines périodes de pointe nécessitent une main-d’œuvre abondante, surtout pour les activités saisonnières. Même en proposant des salaires supérieurs à la moyenne, certaines exploitations peinent à recruter suffisamment de travailleurs.
Cette problématique de main-d’œuvre met en lumière les défis du secteur agricole national. Malgré les efforts déployés par l’État dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV), les objectifs semblent encore loin d’être atteints. «Véritable baromètre de l’activité, les ventes de tracteurs agricoles avaient atteint une moyenne de 4.500 unités par an lors des premières années de la stratégie agricole, avant de chuter entre 2018 et 2023 à une moyenne de 2.500 unités, soit le niveau d’avant le lancement du PMV. La même tendance est observée pour d’autres équipements agricoles», note-t-on.
Actuellement, c’est la période de récolte des olives. Bien que le rendement soit en forte baisse, la hausse des coûts des intrants et des salaires fait grimper le coût de production de l’huile d’olive. Ainsi, le prix à la consommation a lui aussi augmenté, se situant actuellement entre 100 et 150 DH/litre selon les régions, un niveau sans précédent. De plus, les éleveurs peinent à trouver des bergers pour le bétail.