Dubaï, Riyad, Djeddah: Akdital soigne son avenir à l’international

Amjad Hebbazi, directeur du pôle financier (à gauche), Rochdi Talib, PDG d’Akdital et Ilyas El Harti, directeur général délégué d’Akdital, lors d'une conférence de presse tenue ce vendredi à Casablanca. (K.Essalak/Le360)

Le 05/04/2025 à 13h56

VidéoLe groupe Akdital, leader privé de la santé au Maroc, a levé le voile ce vendredi sur ses performances financières 2024 et sur une feuille de route ambitieuse à l’horizon 2030. Expansion nationale, virage technologique, projets internationaux: le président-directeur général, Rochdi Talib, affiche des objectifs audacieux, portés par une santé financière robuste.

C’est un Rochdi Talib déterminé et résolument ambitieux qui s’est présenté face à la presse, ce vendredi à Casablanca, pour dévoiler les résultats financiers 2024 d’Akdital et les grandes lignes de sa stratégie de développement. Fort d’une croissance spectaculaire, le premier groupe privé de santé au Maroc voit loin et grand.

L’année 2024 a été marquée par une croissance affirmée pour Akdital, avec un chiffre d’affaires en hausse de 54,9%, atteignant 2,95 milliards de dirhams. Cette dynamique a été portée par l’ouverture de trois nouveaux établissements –la Clinique internationale de Khouribga, l’Hôpital international Ibn Nafis de Marrakech et l’Hôpital privé de Tétouan– qui ont généré à eux seuls 298 millions de dirhams de revenus.

Malgré une légère baisse de la marge brute à 63,2% (-0,3%), l’Ebitda s’est quant à lui amélioré de 1,6%, confirmant la bonne maîtrise des coûts opérationnels. Le résultat net continue sa progression avec une marge de 11,8%, en hausse de 1,4 point.

Toutefois, une réserve demeure: l’endettement net, qui s’élève désormais à 1,75 milliard de dirhams, en augmentation de 40%. Une hausse justifiée, selon Rochdi Talib, par les investissements massifs engagés pour soutenir la croissance du groupe.

Objectif 2027: doubler le réseau

Akdital ne compte pas s’arrêter là. Le groupe entend presque doubler son réseau d’ici fin 2027, passant de 33 à 62 établissements, et sa capacité d’accueil de 3.700 à 6.200 lits. Il ambitionne également de s’implanter dans 32 villes marocaines, contre 19 actuellement.

Rien qu’en 2025, ce sont 12 nouveaux établissements qui verront le jour: 7 hôpitaux et centres d’oncologie, un hôpital Prime, deux cliniques satellites et une clinique multidisciplinaire. De quoi ajouter 1.200 lits supplémentaires dès cette année. À ce jour, Akdital représente 15% de la capacité litière nationale, un chiffre qui grimpe à 25% si l’on ne considère que les lits hautement équipés.

Conscient des disparités territoriales en matière d’accès aux soins, Akdital mise sur une offre technologique inédite avec le déploiement de centres de diagnostic SMART. Ces structures, équipées d’IRM, scanners et laboratoires connectés, visent à apporter une médecine de pointe dans les villes moyennes et zones rurales, souvent délaissées par le secteur privé.

Le groupe ambitionne d’ouvrir 200 centres SMART d’ici 2030, principalement dans des localités de moins de 40.000 habitants, situées dans un rayon de 100 kilomètres autour de ses hôpitaux. Chaque unité nécessitera un investissement moyen de 5 millions de dirhams hors foncier, financé via un mélange de dette et de partenariats privés.

Le Golfe en ligne de mire

Si le Maroc reste le cœur de cible, Akdital regarde désormais au-delà de ses frontières. Le groupe prévoit une entrée sur deux marchés clés du Golfe, avec l’ouverture programmée de deux établissements aux Émirats arabes unis (dont un à Dubaï) et deux autres en Arabie saoudite (à Riyad et Djeddah). Ces pays ont été choisis pour leur forte demande en soins adaptés à la classe moyenne, leur rentabilité attractive et des conditions d’exploitation comparables à celles du Maroc.

Ces projets seront réalisés en partenariat avec des investisseurs étrangers, sans appel au marché boursier marocain. Rochdi Talib affirme bénéficier d’un fort soutien de ses partenaires financiers et des banques marocaines, avec des taux très attractifs.

Afrique subsaharienne: des freins persistants

Interrogé sur une éventuelle implantation en Afrique subsaharienne, Rochdi Talib reste prudent. «Ce marché manque encore de maturité en matière de ressources humaines», a-t-il expliqué, laissant entendre que le groupe privilégie, pour l’instant, des territoires offrant un écosystème plus structuré.

Avec des indicateurs financiers solides, une expansion agressive au Maroc, une stratégie technologique innovante et des projets internationaux bien ficelés, Akdital confirme son statut de locomotive du secteur privé de la santé. Son ambition: devenir une référence régionale, voire continentale, de l’hospitalisation privée.

Reste à voir si cette trajectoire fulgurante se confirmera face aux défis opérationnels et concurrentiels qui l’attendent. Une chose est sûre: Akdital n’a pas l’intention de ralentir.

Par Camilia Serraj et Khalil Essalak
Le 05/04/2025 à 13h56

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