Digitalisation de la gestion des marchés de gros des fruits et légumes: voici où en est le projet

Au marché de gros des fruits et légumes de Casablanca. (Photo d'illustration)

Le projet de digitalisation de la gestion des marchés de gros des fruits et légumes poursuit son chemin. La phase pilote de déploiement de la plateforme digitale, lancée sur une durée de six mois à Casablanca, s’achèvera fin mai, avant la généralisation progressive de la solution dans d’autres marchés du Royaume. Les détails.

Le 15/05/2024 à 13h48

Le 10 août 2023, la Société de développement local (SDL) Casa Prestations avait lancé, pour le compte de la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT), un appel d’offres portant sur l’acquisition de solutions digitales pour la gestion des marchés de gros des fruits et légumes (MGFL) et des services annexes. Objectif: concevoir et déployer un portail intégré permettant de dématérialiser la gestion de ces grands marchés.

La plateforme digitale trilingue (arabe, français et anglais) «doit être en mode Cloud et couvrir le processus totalement dématérialisé de bout en bout de la gestion des MGFL et des annexes pour le compte des directions des marchés de gros, ainsi que les prestations de formation, d’assistance et de support y afférentes», indiquait le document de l’appel d’offres.

Où en est ce chantier numérique? D’après des informations obtenues par Le360 auprès de Casa Prestations, le projet évolue dans les délais.Il a été attribué le 4 octobre 2023 à un consortium formé par le portugais Babel Iberica et le groupe espagnol Babel Sistemas de Informacion, pour un montant exact de 3.835.760 dirhams.

La première tranche bientôt finalisée

Concrètement, les deux adjudicataires vont déployer une solution digitalisée couvrant l’ensemble des processus métiers (gestion des arrivages, des stocks, des finances, des espaces physiques, des produits, des emballages, des mercuriales et des places) et fournir des paramétrages, un tableau de bord et un reporting. Elles devront également proposer une application mobile qui permettra aux transporteurs d’envoyer, vers le système, le lieu de provenance des produits, à travers des photos prises dans la ferme.

La mise en œuvre du projet est prévue sur 18 mois, dont une phase pilote de six mois dans le marché de gros de fruits et légumes de Casablanca. «Nous sommes actuellement dans la deuxième étape de la première tranche, qui consiste à mettre en place la solution digitale, à travers notamment le paramétrage, l’adaptation et le reporting. Cette étape, dont l’échéance est fixée pour fin mai 2024, est dans un état d’avancement de 90%», révèle notre source. Durant cette phase, des formations classiques et via des capsules vidéo sur les différents modules de l’application sont également fournies aux utilisateurs finaux, principalement au personnel métier et technique.

Corriger les dysfonctionnements dans la gestion des MGFL

Prochaine étape, prévue entre fin mai et fin juillet: l’utilisation de la solution dans le MGFL par le personnel technique, assisté par les équipes du prestataire, ainsi que le transfert de compétences techniques pour garantir l’appropriation de la solution par ledit personnel. À l’issue de cette première tranche, la solution digitale sera déployée dans trois autres marchés de gros, puis élargie à l’ensemble des trente sites sur le plan national.

La dématérialisation de la gestion des marchés de gros des fruits et légumes a pour but de corriger plusieurs dysfonctionnements, allant de la production à la commercialisation en passant par la distribution, relevés par le Conseil de la concurrence dans un avis publié le 26 avril dernier, notamment «le pouvoir significatif» des intermédiaires dans la fixation des prix et la prolifération des «marchés parallèles informels» à Casablanca, qui représentent «plus de 25% des flux de produits circulant dans la métropole».

Cette plateforme devrait également assurer un meilleur pilotage des marchés de gros, jusque-là caractérisé, selon l’institution dirigée par Ahmed Rahhou, par «la complexité et la multiplicité des parties prenantes impliquées», en l’occurrence les autorités gouvernementales, les collectivités territoriales, les autorités de contrôle et les structures de gestion, entre régies directes, délégataires, sociétés de développement local, groupements professionnels et opérateurs commerciaux.

Par Elimane Sembène
Le 15/05/2024 à 13h48