De la collecte des prix à l’analyse de l’inflation: comment l’Indice des prix à la consommation évalue le panier des ménages

Au marché de gros des fruits et légumes de Casablanca.

C’est l’un des indices les plus scrutés par les économistes, les décideurs politiques et les ménages. Un indicateur qui permet de mesurer l’inflation en évaluant l’évolution des prix des biens et services consommés au quotidien. Comment le calcul de l’IPC est-il effectué? Comment le panier de référence est-il constitué? Éléments de réponse.

Le 13/10/2024 à 12h03

«L’inflation a atteint X%»: une phrase récurrente dans l’actualité économique. Mais que cache-t-elle vraiment? Derrière ce chiffre se trouve un indicateur déterminant, l’Indice des prix à la consommation (IPC) qui trace les variations des prix des biens et services de consommation courante. Et c’est le Haut-commissariat au plan (HCP) qui est chargé de son calcul, à travers une méthodologie rigoureuse basée sur une collecte régulière des prix dans plusieurs villes du Maroc.

Base de calcul de l’inflation, l’IPC a, selon le HCP, pour objectif de «mesurer la variation relative entre deux périodes des prix de détail, de fournir une mesure moyenne de l’inflation de l’ensemble de l’économie, d’élaborer et d’évaluer la politique monétaire et fiscale, les politiques commerciales et le taux de change, d’analyser la conjoncture économique et d’actualiser les différentes séries et agrégats économiques». Il comprend deux grands groupes de la nomenclature des biens et services: les produits alimentaires et les produits non alimentaires.

Réformée en 2020, la base de calcul de l’IPC a été mise à jour, 2017 devenant l’année de référence. C’est la cinquième révision de l’indicateur depuis l’indépendance, avec plusieurs axes de réforme à la clé. Tout d’abord, la couverture géographique a été étendue pour inclure 18 villes représentant l’ensemble des régions du Royaume, contre 17 villes dans la version précédente. Errachidia est venue compléter une liste qui comprend Casablanca, Agadir, Fès, Kenitra, Marrakech, Oujda, Rabat, Tétouan, Meknès, Tanger, Laâyoune, Al Hoceima, Settat, Béni Mellal, Safi, Guelmim et Dakhla. L’objectif est de garantir une meilleure représentativité des dynamiques économiques régionales.

Ensuite, le panier de référence a été mis à jour et enrichi, passant à 546 articles et 1.391 variétés, contre 478 articles et 1.067 variétés auparavant. Ces produits sont classés en 12 divisions et 41 groupes. Selon le HCP, le choix des produits retenus a été fait selon leur importance dans la dépense totale des ménages obtenue à partir des données détaillées.

Autre nouveauté: les pondérations des différents produits ont également été révisées, sur la base des dernières données relatives aux structures de la consommation, pour mieux rendre compte des évolutions des dépenses des ménages.

Quid de la fréquence de l’observation des prix?

L’enquête sur les prix est menée régulièrement par des enquêteurs qui réalisent des entretiens directs avec les responsables des points de vente, suivant un calendrier préétabli et à des moments spécifiques de la journée. Ces entretiens respectent scrupuleusement les descriptions détaillées des produits observés.

La fréquence de l’observation varie en fonction de la nature des produits et de leur importance dans les habitudes de consommation. Ainsi, pour les produits alimentaires frais, les relevés se font de manière hebdomadaire. Pour les produits alimentaires non frais, les boissons alcoolisées, les articles d’habillement, les services liés au logement (gaz, eau, électricité), les meubles et autres articles de ménage, ainsi que les services dans les secteurs de la santé, du transport, de la communication, des loisirs, de l’enseignement, des restaurants et des hôtels, les observations sont effectuées mensuellement.

Il s’agit donc d’une mécanique bien huilée, indispensable pour capter les tendances économiques et assurer une stabilité financière face à une inflation toujours mouvante.

Par Hajar Kharroubi
Le 13/10/2024 à 12h03