Coronavirus: gel des dépenses, baisse des avoirs en devises, etc. Benchaaboune s’explique

Une réunion de la commission des finances et du développement économique, au Parlement, en présence de Mohamed Benchaâboun. 

Une réunion de la commission des finances et du développement économique, au Parlement, en présence de Mohamed Benchaâboun.  . DR

Lors de son passage, mardi, devant la commission des finances et du développement économique, le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, s’est longuement attardé sur les choix budgétaires opérés par le gouvernement pour faire face aux conséquences de la crise du Covid-19.

Le 07/04/2020 à 17h49

Pour la première fois, le ministre des Finances se prononce sur les raisons qui auraient empêché le gouvernement d'opter pour une loi de finances rectificative. En effet, les incertitudes qui pèsent sur la durée de la crise, ainsi que sur le comportement des économies partenaires, en termes de demande et d’investissement, rendent la tâche difficile au gouvernement. «Il n'est pas facile d'émettre des hypothèses dans le contexte actuel. Une loi de finances rectificative doit se baser sur des hypothèses réalistes et justifiées», a affirmé Benchaaboun.

Les scénarios étudiés à ce jour par l’exécutif ne permettent pas d’établir une loi de finances rectificative. Le gouvernement est contraint de prendre des décisions dans l’urgence. «Nous faisons de la microéconomie et non pas de la macroéconomie», a lancé Benchaaboun.

Aujourd’hui, ce qui préoccupe le plus le gouvernement, ce sont les avoirs en devises. Car il y va de la souveraineté de l’économie nationale, surtout avec la baisse attendue des recettes issues du tourisme, de l’export, des transferts MRE et des IDE. «Nous devons aller vers le financement étranger et établir des accords avec les institutions financières dans l’urgence», poursuit Benchaaboun.

Le Maroc a un solide atout à faire valoir sur ce plan, à savoir l’investment grade attribué par les agences internationales de notation, notamment Standard & Poor’s.

L’argentier du royaume évoque aussi les possibilités de financement disponibles auprès du FMI (Ligne de précaution et de liquidité d’environ 3 milliards de dollars) et de la Banque mondiale (restrcturation d’un prêt de 275 millions signé en janvier et destiné à l’appui des politiques de développement pour la gestion des risques de catastrophe).

Par ailleurs, Benchaaboun affirme que le gouvernement n’a, à aucun moment, fait marche arrière quant à son projet de décret visant à suspendre certains engagements de dépenses ouverts au titre de la Loi de finances 2020.

«Il n’est pas logique de continuer à dépenser comme si de rien n’était. Nous ne revenons pas sur la décision du gel des dépenses. Il nous reste juste à savoir quelle formule choisir: décret, décret-loi, circulaire, etc.», a-t-il précisé.

Des coupes budgétaires seront inéluctables. Selon Benchaaboun, le gouvernement a convenu d’opérer une revue des dépenses au gré des priorités de chacun des départements ministériels, mais aussi en tenant compte des besoins pressants du pays, notamment dans les domaines de la santé et de la sécurité.

Par Wadie El Mouden
Le 07/04/2020 à 17h49

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Le problème numéro 1 en vue ce sont les offices publics. Il faut reduire l' effectif et reduire la dépense.

Le gouvernement avait décidé en 2017 d'augmenter progressivement le prix des cigarettes, en réservant le fruit de cette augmentation estimé à plusieurs milliards de dirhams/an sera réservée uniquement aux soins hospitaliers pour les maladies chroniques, aux infrastructures des hôpitaux, aux achats des réserves hospitaliers, et stratégiques du pays pour les produits médicaux, la construction, et les équipements des hôpitaux, etc...Il est clair qu'on se demande aujourd'hui où est passé cette manne d'argent estimée à plusieurs milliards de Dhs gagnée pendant plusieurs années sur le prix des cigarettes dont les patients, les hôpitaux, le personnel soignant, le corps de sécurité national, les entreprises en ont besoin pour le moment, en espérant que ce budget n'a pas été détourné au profit d'autres départements non-médicaux. Et voici " l’historique des 3 années augmentation successives du prix du tabac": Le prix des cigarettes et cigares a connu une nouvelle hausse, suite à l’augmentation de la TVA imposée par le gouvernement en accord avec les dispositions de la Loi de Finances 2018. La hausse des prix concerne ainsi le tabac brun, blanc et les cigares. L’annonce a été faite dans la version arabe du Bulletin Officiel datant du 28 décembre 2017. La première phase de cette augmentation s’est faite au mois de juillet 2017, la deuxième phase à prix effet début janvier 2018 alors que la troisième augmentation se fera au début du mois de janvier 2019. L’augmentation de la TVA sur les cigarettes pendant 3ans a généré plusieurs milliards de Dhs. Pourquoi on en parle plus?

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