Les prix des fruits et légumes marquent une nouvelle hausse qui semble de plus en plus incontrôlée. Cité par le magazine Finances News Hebdo, des professionnels du secteur avancent la levée des droits d’importation, à partir du 1er mai, par la Mauritanie sur les produits marocains, ainsi que des problèmes majeurs au niveau de la production. Pour diversifier leurs débouchés, les exportateurs marocains ont, depuis un certain temps, ciblé les pays du Sahel. Résultat, la tomate par exemple, se vend 10 dirhams le kilo, contre 7 dirhams il y a peu.
Reste que les exportations de fruits et légumes vers la Mauritanie (490 millions de dirhams en 2022) ne représente pas plus de 3,42% du total des exportations marocaines en la matière. «Du coup, son effet sur les prix est à relativiser», lit-on.
Mieux, la quasi-totalité des exportations marocaines de fruits et légumes destinées à la Mauritanie et aux autres pays du Sahel est de qualité inférieure comparativement aux produits exportés vers l’Europe. Ces derniers doivent répondre à des normes très rigoureuses. «Les producteurs marocains concentrent tous leurs efforts pour répondre à ce marché avec lequel ils sont liés par des contrats annuels. Alors que les marchés africains obéissent à la logique du gré à gré», explique Finances News. L’argument ne tient donc pas.
Autres motifs avancés, la hausse de la demande et les aléas climatiques qui ont un impact déterminant sur la fixation des prix. «L’offre de la tomate est plus faible qu’auparavant et les prix ont quasiment doublé. Les stocks qui permettaient d’équilibrer les prix sont épuisés. Mais nous avons également remarqué que la flambée commence à toucher d’autres produits qui, en pareille période, ont des prix stables», affirme Mohamed Joubel, vice-président de l’Association des négociants de fruits et légumes au marché de gros à Casablanca, cité par le magazine.
Les effets de la sécheresse demeurent toujours pesants. Les pluies de mars et avril derniers ont eu des effets favorables sur les réserves en eau, sans que cela puisse renverser la tendance. Les réserves des barrages en eau présentent toujours une situation déficitaire. Le taux de remplissage au 21 mai 2024 est de 32% seulement. Or, la filière des fruits et légumes dépend étroitement des ressources hydriques. La plupart des exploitations fonctionnent en mode irrigué.