Conjoncture: la demande intérieure tourne au ralenti

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Véritable stimulateur de la croissance autrefois, la demande intérieure marque un ralentissement depuis le début de l'année. La hausse des prix à la consommation et la faiblesse de l'emploi rémunéré limitent les capacités des ménages à dépenser, ce qui n'est certainement pas de bonne augure.

Le 01/07/2016 à 11h17

Le Maroc ne pourra pas compter cette année sur la demande intérieure pour stimuler la croissance économique. C’est en tout cas ce que l’on est tenté de déduire lorsque l’on s’aperçoit que la demande intérieure privée a continué son ralentissement durant le deuxième trimestre 2016.

C’est ce qui ressort de la dernière note de conjoncture du Haut commissariat au Plan. La consommation des ménages aurait en effet pâti d’une reprise des prix à la consommation. Durant le deuxième trimestre, ils ont enregistré une hausse de près de 2% après 1% au premier trimestre.

Selon le HCP, la demande intérieure pâtirait également de la faiblesse de l’emploi rémunéré. Toutefois, précise la même source, l’amélioration de 4,2% des transferts des MRE et de 4,6% des crédits à la consommation, aurait soutenu la hausse des dépenses des ménages de 2,4%, en variation annuelle, au lieu de +2,7% au premier trimestre.

Cette progression aurait plutôt profité aux importations de biens de consommation, dont la hausse serait de 18,8% sur le deuxième trimestre 2016.

Il est par ailleurs à noter que pour le Haut commissariat au plan, l’économie nationale poursuivrait son ralentissement au troisième trimestre 2016, sous l’effet d’une régression de 13,2% de la valeur ajoutée agricole, en comparaison avec la même période de l’année passée. La production des cultures continuerait de se replier sensiblement, alors que l’apport de la filière animale serait moins soutenu, face à une hausse anticipée des charges des éleveurs liée aux achats des aliments de bétail.

Par Younès Tantaoui
Le 01/07/2016 à 11h17