Appréhender les enjeux du secteur du transport en vue de préparer la transition vers une mobilité bas carbone. C’est en substance le point de départ d’une réflexion collective menée le 6 octobre 2022 à Marrakech en marge de la quatrième édition de la Conférence internationale sur la mobilité durable, organisée conjointement par Autoroute Du Maroc (ADM) et la Fédération routière Internationale, autour du thème «Décarboner, financer et digitaliser le secteur routier pour une mobilité et une croissance durables».
Cette plateforme de dialogue, tenue en prélude à la COP27, a pour objectif de sensibiliser aux enjeux climatiques induits par le secteur du transport, en vue de contribuer à la réduction de l’empreinte carbone sur les réseaux routiers.
«C’est une réunion d’action qui vise à partager des expériences entre pays et capitaliser sur les bonnes pratiques», résume Anouar Benazzouz, directeur général d’ADM. Cette quatrième édition consolide le statut de cette Conférence Internationale sur la Mobilité Durable (CIMD) devenue aujourd’hui un point de rencontre phare pour l’ensemble des parties prenantes de la mobilité durable.
La décarbonation, chantier prioritaireFace à un contexte climatique international inédit, les acteurs du transport s’accordent pour dire que la décarbonation est l’un des axes de changement prioritaire. Le secteur du transport, responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, ne déroge pas à la règle.
En effet, le secteur du transport pèse à lui seul un quart des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Le transport routier passagers et fret représente plus de 75% des émissions de CO2. Les tendances actuelles de mondialisation, d’élévation des niveaux de vie et les modes de vie amènent à accroître le volume des transports de passagers et de biens. Selon les estimations de l’IRF, les émissions mondiales du transport pourraient augmenter de 60% entre 2015 et 2050.
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Or, comme le mentionnent les objectifs de l’Accord de Paris, il faudrait que les émissions baissent de 45% pour le fret et de 70% pour le transport des personnes. La mobilité durable constitue un tournant majeur de la prochaine décennie pour une transition énergétique réussie. Au Maroc, le secteur du transport et de la logistique est considéré comme un vecteur majeur d’émissions de gaz à effet de serre, produisant à lui seul pas moins de 23% des émissions de GES au niveau national.
Face à l’urgence climatique, le Maroc affiche de grandes ambitions, moyennant une stratégie bas carbone à long terme «Maroc 2050», dans laquelle le Royaume table sur un «objectif de mix électrique à 80% d’énergies renouvelables à horizon 2050». Sur le plan international, le Maroc a rehaussé le niveau d’ambition de son engagement, initialement élevé, «à un objectif conditionnel de 45,5% de réduction de gaz à effet de serre et inconditionnel de 18,3% avec un budget total de près de 40 milliards de dollars». Cela se traduit par des émissions estimées à 77,5 Mt CO2eq à l'horizon 2030 bien loin des 142 Mt CO2eq dans le scénario de base.