Comment la corruption grève l’acte d’investir au Maroc

Selon le dernier rapport annuel 2022 de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, 63% des MRE classent la corruption parmi les trois principaux obstacles pour investir au Maroc. Du côté des entreprises, 68% jugent le problème très préoccupant, dont 18% déclarent même y avoir été directement confrontées lors de récents projets d’investissements.. DR

Revue de presseLes abus restent légion et sapent la confiance des citoyens et des investisseurs dans les institutions du pays. Les politiques anticorruption sont jugées inefficaces. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 06/12/2023 à 21h48

Corruption, clientélisme..., ces pratiques semblent presque faire partie du paysage. Le constat est du quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 7décembre. Il est dressé par le dernier rapport annuel 2022 de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC).

Le document révèle une corruption endémique, qui continue de ronger les institutions malgré les discours officiels. Les investissements internationaux et l’attractivité économique du pays en pâtissent. «63% des MRE classent la corruption parmi les trois principaux obstacles pour investir au Maroc. Du côté des entreprises, 68% jugent le problème très préoccupant, dont 18% déclarent même y avoir été directement confrontées lors de récents projets d’investissements», lit-on.

Les secteurs les plus touchés sont, sans surprise, ceux octroyant des avantages ou des contrats juteux: licences et autorisations (57%), marchés publics (51%), recrutements dans le privé (50%).

Quelque 50% des citoyens, 41% des MRE et 47% des entreprises estiment que les politiques publiques de lutte contre la corruption sont inefficaces, voire très inefficaces. Cette perception, couplée au sentiment que la corruption augmente, témoigne d’une profonde défiance vis-à-vis des institutions et de l’action de l’Etat.

«De manière générale, le rapport souligne que les citoyens et les entreprises interrogés considèrent que le niveau de corruption reste élevé et qu’il a même augmenté au cours des deux dernières années. Comparé à leurs impressions sur l’étendue de la corruption et aux cas auxquels ils ont été confrontés, les membres de l’INPPLC ont soulevé que le taux de plaintes et de signalements reste très faible, en raison du manque d’efficacité et de la généralisation des pratiques de corruption, ainsi que de la crainte de représailles», souligne Les Inspirations Eco.

La corruption a un effet négatif sur la croissance et sur la stabilité et l’adéquation du climat d’investissement, augmente le coût des projets et affaiblit l’impact positif des incitations à l’investissement.

L’Instance entend désormais remplir entièrement sa mission constitutionnelle de prévention et de lutte contre la corruption. Son rapport se veut ainsi le reflet de cette ambition retrouvée: réaliser un diagnostic fouillé du phénomène, formuler des recommandations fortes aux pouvoirs publics, et endosser son rôle de référence et d’autorité dans le domaine de la probité.

Par Nabil Ouzzane
Le 06/12/2023 à 21h48