Casablanca: 700.000 DH détournés dans une agence BMCI de Sidi Moumen

Le siège central de la BMCI à Casablanca.

Le siège central de la BMCI à Casablanca. . Le360 : Adil Gadrouz

Entre 2012 et 2014, plusieurs clients d'une des agences de la banque à Sidi Moumen ont été victimes de retraits illégaux d'argent sur leurs comptes. Au moins 700.000 DH ont été détournés.

Le 13/02/2016 à 16h15

Décidément, l’affaire entre la BMCI et DMV Transport, révélée par Le360, n’est pas le seul feuilleton judiciaire qu’a vécu la BMCI ces dernières années! Une autre affaire passée également sous silence a secoué la filiale marocaine de BNP Paribas.

Le360 vient d’apprendre que plusieurs clients de la banque ont été victimes de détournement de fonds via des retraits non autorisés sur leurs comptes. En tout, ce seront au moins 700.000 DH qui auraient été détournés par des employés de l’une des agences de la banque à Casablanca.

Les faits remontent à janvier 2014. La Direction en charge du contrôle au sein de la banque reçoit une réclamation d’une des clientes de l’agence Jawhara, sise au quartier Sidi Moumen, où elle dénonce le débit, en plusieurs opérations de retraits, d’un montant de 170.000 DH sans qu’elle les ait ordonnés. Un autre client se plaint également de la disparition de 140.000 DH de son compte. C’est alors qu’une enquête interne est déclenchée. Et là, stupeur !

En fait, plusieurs clients de cette même agence ont été victimes de pareilles opérations. Il s’avère alors qu’un réseau de trois employés opérait régulièrement, et sans autorisation, des retraits sur des comptes de clients. Pour camoufler leurs actions, les adresses où les relevés de comptes qui étaient généralement envoyés ont été modifiées dans le système. A l’exception d’un des clients concernés, tous avaient pour point commun la détention d’un compte sur carnet dont ils se servaient pour constituer une épargne.

C’est là que la Direction de la banque décide de poursuivre le directeur de l’agence, le caissier et un chargé de clientèle pour détournement de fonds. Courant 2014, la Cour a rendu son jugement, condamnant en première instance deux des suspects à un an de prison ferme et 705.000 DH de dommages et intérêts. Une décision qui n’a pas plu à la banque qui a fait appel pour que le troisième suspect, le directeur de l’agence acquitteé en première instance, soit également condamné.

La banque réclame également des dommages et intérêts de l’ordre de 3,7 millions de dirhams. Elle justifie ce montant par l’impact de cette affaire sur son activité, puisqu’elle a non seulement dû rembourser les clients lésés, mais aussi le fait que plusieurs d’entre eux ont soldé leurs comptes auprès de la banque.

Par Younès Tantaoui
Le 13/02/2016 à 16h15