Cette série de mesures a été prise lors d’une réunion qu’a tenue le ministre de l’Agriculture, Mohammed Sadiki, au siège de son département à Rabat avec les membres de la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait que préside Moulay M’Hamed Loultiti, également patron de la COPAG, une grande coopérative de production de produits laitiers.
Dans une déclaration à la presse, le ministre a affirmé que «la priorité sera accordée au soutien au profit des aliments du bétail, notamment aux produits composés, ainsi qu’à la reprise des subventions pour l’élevage des génisses». Il s’agit, a-t-il précisé, d’accorder, dans ce cadre, une prime de 4.000 dirhams par tête.
Ces mesures, indique le ministre, vont aider à la restructuration de la filière, à accompagner les importateurs de fourrages et à soutenir l’importation de génisses destinées à la consommation de viande rouge afin d’éviter l’abattage des génisses locales productrices du lait.
Mohammed Sadiki a, en outre, affirmé que «la production nationale du lait par les éleveurs va se poursuivre», mais «nous constatons actuellement une diminution de la production de lait traité en usines».
«Grâce aux aides que le gouvernement va accorder», a poursuivi le ministre, «la production et la commercialisation retrouveront leur rythme normal», avant d’expliquer que cette baisse est due à la sécheresse, sans omettre de rappeler que nous sommes dans la période de baisse de la lactation.
Pour sa part, Moulay M’Hamed Loultiti a indiqué que la réunion avec le ministre a été axée sur la série de difficultés que connaît la filière du lait au niveau des producteurs et des industriels.
«Ces difficultés ont trait à la dépense, toujours en progression, en matière d’aliments de bétail, de gasoil et d'emballages», a déclaré le président de la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait
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En ce qui concerne les éleveurs, poursuit ce dernier, il s’agit en premier lieu de soutenir les prix des aliments de bétail, notamment celui du foin, trop cher et insuffisamment disponible sur le marché.
«Nous allons renforcer la coopération entre le ministère et la Fédération pour dépasser cette période difficile, préserver le dynamisme de cette filière et assurer l’approvisionnement du marché», a-t-il expliqué. Et d’ajouter que «les aides porteront, entre autres mesures, sur l’exonération de la TVA actuellement de 20% pour les fourrages importés, la reprise des subventions pour l’élevage des génisses locales (4.000 dirhams pour chaque naissance) et l’approvisionnement du marché national de 600.000 tonnes de fourrage supplémentaires».
Une hausse des prix n'est pas exclue«En dépit de la flambée des prix des intrants comme le soja, le maïs sur les marchés mondiaux, les acteurs de la filière, éleveurs et industriels, font des efforts pour maintenir l’approvisionnement normal des marchés en lait et la préservation du dynamisme de ce secteur», souligne l'opérateur.
Concernant, une éventuelle hausse du prix du lait effectuée par certains fabricants industriels, Moulay M’Hamed Loultiti n’a pas écarté cette possibilité affirmant que «le consommateur doit comprendre la phase difficile par laquelle passe la filière».