À Taliouine, les producteurs de safran, l'or du Maroc, souffrent

Des exposants lors du Festival international du safran qui s'est tenu du 25 au 27 novembre 2022, à Taliouine.

Des exposants lors du Festival international du safran qui s'est tenu du 25 au 27 novembre 2022, à Taliouine. . le360

Le 28/11/2022 à 19h12

VidéoRencontrés en marge de la 14e édition du Festival international du safran organisé du 25 au 27 novembre 2022 à Taliouine, les producteurs locaux de cette épice délicate témoignent d’une importante baisse de la demande pour l’or rouge qui continue de subir les effets de la crise.

Organisé au cœur de la ville de Taliouine sur une superficie de 1.000 m2, le Festival international du safran a connu la participation de 50 exposants venus présenter cette épice qu’ils aiment appeler l’or rouge. Cette année, les professionnels de la filière assurent faire face à une importante baisse d’activité. 

Interrogé par Le360, Abdallah Atmar, membre de la coopérative agricole Al Jawda, dans la commune d'Askoun près de Taroudant, indique que la production de safran dans les sept communes de Taliouine a augmenté cette année de 20% à 30% par rapport à 2021. Il regrette cependant une baisse remarquable de la demande, à cause notamment des effets de la crise qui continuent à peser sur le pouvoir d’achat de la clientèle habituelle.

Selon ce professionnel, la rareté de l'eau, la sécheresse et les coûts de production élevés n'ont pas empêché les agriculteurs de la région de cultiver le safran qui demeure la principale source de revenus de la population locale.

«Nous avons participé à plusieurs salons ces deux dernières années et nous avons senti une baisse de la demande. Plusieurs coopératives ont du mal à écouler leur stock, certains vendeurs disposent encore du stock de l’année dernières et attendent une reprise de la demande et une hausse des prix pour l’écouler», souligne-t-il. 

De son côté, Abderrahmane Akounad, représentant de la coopérative Taliouine Safran, note que le déclin que connaît la filière nécessite l’intervention des différentes parties prenantes pour améliorer à la fois la production et la commercialisation du safran, mais également pour faire face à la spéculation qui ne profite pas aux agriculteurs.

«Le producteur vend le Safran à moins de 13 dirhams le gramme, alors qu'on le retrouve à beaucoup plus sur le marché. Il faut permettre aux agriculteurs qui font aussi face à la sécheresse de vendre au moins à 26 dirhams le gramme pour assurer des marges confortables et protéger leurs intérêts», souligne-t-il.

Par M'hand Oubarka
Le 28/11/2022 à 19h12