Tout savoir sur la quinzième édition du salon du cheval d’El Jadida

El Habib Marzak, commissaire du salon du cheval d'El Jadida.

EntretienLe salon du cheval d’El Jadida se tiendra du 1er au 6 octobre 2024. Plateforme incontournable pour les passionnés et professionnels du secteur équin, cette quinzième édition mettra l’accent sur l’innovation et les défis auxquels fait face l’élevage équin au Maroc. Entretien avec El Habib Marzak, commissaire du salon, qui revient sur les enjeux et ambitions de cet événement.

Le 25/09/2024 à 09h31

Le360: Pourquoi avoir choisi le thème «L’élevage équin au Maroc: innovation et défi» pour cette édition?

El Habib Marzak: Dans un monde en constante évolution, les pratiques traditionnelles sont confrontées à l’émergence inévitable des nouvelles technologies. C’est dans ce contexte que nous avons voulu positionner le salon du cheval d’El Jadida comme carrefour essentiel, et lieu de rencontre et d’échange privilégié pour les professionnels du secteur équin.

Face aux mutations globales, l’industrie équine marocaine, bien que très développée, se doit d’évoluer et de s’adapter. L’innovation apparaît comme un levier fondamental pour moderniser les méthodes d’élevage, sauvegarder la santé équine et améliorer les performances, tout en préservant notre riche héritage culturel. Le salon se présente ainsi comme une plateforme idéale pour explorer ces défis, proposer des solutions novatrices et favoriser une synergie entre les experts nationaux et internationaux, dans l’optique d’un développement durable du secteur.

En quoi le salon du cheval d’El Jadida contribue-t-il à la valorisation du patrimoine équestre marocain?

L’évolution du secteur équestre au Maroc ces dernières années est le résultat positif des efforts continus dans ce domaine. Le salon du cheval d’El Jadida joue un rôle important dans cette dynamique en mettant en lumière l’héritage équestre du Maroc à travers des événements emblématiques comme la tbourida, mais aussi des compétitions telles que la Coupe des champions des chevaux barbes et arabe-barbes et le concours international modèles et allures du pur sang arabe.

Ces événements célèbrent nos races locales tout en favorisant leur préservation. En parallèle, des expositions artistiques et culturelles permettent de découvrir le savoir-faire de nos régions, de nos artisans et de nos éleveurs, et d’illustrer la richesse de notre patrimoine. Ainsi, le salon ne se contente pas de présenter notre héritage équestre, mais contribue activement à sa valorisation et à sa pérennisation pour les générations futures.

La tbourida est une compétition centrale du salon. Comment a-t-elle évolué au fil des éditions?

La tbourida est une tradition profondément ancrée dans notre culture. Son inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2021 a marqué une étape importante dans sa reconnaissance mondiale. Chaque année, nous observons une participation grandissante à tous les niveaux avec la participation des jeunes cavaliers, ce qui montre que cette tradition continue de se transmettre à travers les générations. En plus, des efforts sont accomplis pour perfectionner l’art de cette discipline tout en restant fidèles à l’esprit de la tbourida.

Le salon est souvent présenté comme un lieu d’innovation et de partage. Pouvez-vous nous en dire plus?

Le salon n’est pas seulement un événement sportif, il est également un lieu de rencontre où se confrontent les idées et les innovations. Cette édition, par exemple, verra la tenue de conférences animées par des experts nationaux et internationaux, au cours desquelles il sera question des nouvelles technologies appliquées à l’élevage, de stratégies de gestion des ressources et d’avancées dans la biologie moléculaire. Cela permettra aux professionnels de découvrir les tendances actuelles et de s’inspirer des meilleures pratiques pour améliorer leurs activités.

Quel rôle joue la coopération internationale dans le cadre du salon du cheval d’El Jadida?

Depuis sa création, le salon a toujours favorisé la coopération internationale. En 2024, cette dimension sera renforcée avec l’accueil d’experts étrangers venus partager leurs expériences et la signature de nouvelles conventions. Cette collaboration est essentielle pour ouvrir le marché marocain à de nouvelles opportunités et permettre à nos éleveurs de bénéficier des innovations développées à l’étranger, et créer des partenariats durables.

D’ailleurs, et pour répondre à ce besoin, une cellule a été créée au sein du ministère de l’Agriculture pour le développement digital dans la gestion de la filière équine et un stand dans l’espace des exposants a été mis à la disposition de cette cellule pour lui permettre un large contact avec les cavaliers et les professionnels du secteur.

Comment le salon du cheval contribue-t-il au développement durable dans le secteur équestre?

Cette année, nous mettons l’accent particulièrement sur le développement durable dans l’élevage équin. Cela inclut des pratiques telles que l’utilisation plus rationnelle des ressources naturelles, ainsi que la mise en œuvre de solutions pour une gestion plus respectueuse des pâturages. L’idée est de permettre à la filière équine de prospérer tout en répondant aux défis environnementaux.

Quelle place occupe l’éducation des jeunes dans le cadre du salon du cheval?

L’éducation équestre des jeunes est une priorité pour le salon. Nous avons un espace dédié, le Village Enfant, où les jeunes peuvent découvrir l’univers du cheval à travers des activités éducatives et ludiques. Ils apprennent des bases de l’équitation et découvrent l’importance du cheval dans notre patrimoine culturel. Cet engagement vise à transmettre notre savoir-faire aux futures générations.

Comment le salon valorise-t-il les différentes régions du Maroc?

Le stand des régions est une véritable vitrine du patrimoine équestre régional. Chaque région présente ses traditions et son artisanat en relation avec le cheval, en mettant en avant le rôle du cheval dans la vie culturelle et économique locale.

Quelles sont les retombées économiques de cet événement pour la région et pour le Maroc en général?

Le salon du cheval d’El Jadida a un impact socio-économique important pour la région et pour le Maroc dans son ensemble. Cet événement annuel attire des dizaines de milliers de visiteurs, stimulant ainsi l’activité économique locale, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des services. Il constitue également une plateforme propice au développement de partenariats commerciaux, tout en attirant des investissements non seulement dans le secteur équestre mais aussi dans d’autres domaines.

Comment le salon célèbre-t-il les arts et la culture à travers les spectacles équestres?

En plus des compétitions, nous proposons une riche programmation de spectacles équestres, avec des artistes parmi les plus connus et les plus célèbres dans le monde. Ces performances, qui mêlent tradition et modernité, permettent de célébrer la beauté et la grâce du cheval sous différentes formes artistiques. C’est un hommage à l’art équestre dans toute sa splendeur.

Ainsi, le salon du cheval d’EL Jadida œuvre pour le développement du secteur sous toutes ses facettes. Les retombées sont à la hauteur des espérances et nous ne comptons pas en rester là. «Faire mieux» est notre devise.

Par Nisrine Zaoui
Le 25/09/2024 à 09h31