Le Maroc et la marque Adidas se réconcilient après l’affaire du maillot algérien inspiré du zellige marocain

Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication (au centre), avec la délégation d'Adidas Maroc menée par sa directrice générale, Houda Fadgi (3ème à dr.). (Crédit: Yassine Mannan/Le360)

Le 15/05/2024 à 21h33

VidéoLe Maroc et l’équipementier sportif mondial Adidas viennent de choisir la voie de la réconciliation suite à l’escroquerie liée à l’affaire du maillot de la sélection algérienne dont le motif choisi comme design reprenait le zellige traditionnel marocain, un produit purement national relevant du patrimoine immatériel du Royaume du Maroc. Ce vol culturel avait été fortement dénoncé par le public marocain. Les détails.

Ce mercredi 15 mai 2024, les représentants de la marque Adidas ont été reçus par Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, pour lui faire part de la décision de leur groupe, en signe de réconciliation, de s’engager dans la création d’une importante collection de t-shirts made in Adidas, sur laquelle sera imprégnée des symboles des quatre villes impériales du Maroc (Rabat, Fès, Meknès, Marrakech). Une autre série graphique de cette même collection dédiée au Maroc portera des impressions de produits d’artisanat comme la couture dite tarze rbati ou le tapis boucharouite.

Dans une déclaration pour Le360, le ministre de la Culture a affirmé que le Maroc continuera sans relâche à défendre son patrimoine immatériel en allusion à l’escroquerie sur le zellige marocain. «Lorsque nous défendons notre patrimoine, ce n’est pas contre une entreprise précise, car il s’agit de défendre notre identité et notre patrimoine», a précisé Mehdi Bensaid. Il a ajouté que le Maroc a eu l’an dernier «un malentendu avec l’entreprise Adidas, mais aujourd’hui c’est avec un esprit sportif (que les deux parties, NDLR) tentent de résoudre ce différend».

À propos de la nouvelle initiative d’Adidas de fabriquer une collection symbolisant les villes impériales et l’artisanat marocain, le ministre l’a qualifiée «d’importante», car celle-ci vise trois objectifs, à savoir «faire connaitre le patrimoine immatériel du Maroc, promouvoir la création de l’artisanat marocain et transmettre un message à certains pays qui falsifient le patrimoine immatériel du Royaume du Maroc».

«Cette collection inédite constitue un message clair en direction de pays falsificateurs (lire l’Algérie, NDLR) de la création des autres», a conclu Mehdi Bensaid.

Pour sa part, Houda Fadgi, directrice générale d’Adidas Maroc, a affirmé que son entreprise, en fabriquant le maillot litigieux qui puisait ses motifs dans l’art du zellige marocain, n’avait pas du tout «l’intention d’offenser le public marocain».

«En tant que représentante de la marque Adidas qui compte 80 succursales au Maroc, je veux rassurer le public marocain. Au contraire, aujourd’hui nous sommes là pour prouver que le public marocain est la clé de la marque Adidas, car on va célébrer à travers la nouvelle collection de t-shirts les quatre villes impériales (Rabat, Marrakech, Fès et Meknès) et les coopératives marocaines d’artisanat», a-t-elle dit. Et d’ajouter que la marque va ainsi «promouvoir la culture marocaine auprès des Marocains et des touristes qui visitent nos magasins. Nous collaborons avec Yassine Mourabit, un designer marocain très apprécié du public marocain».

Quant aux coopératives, elles mettront en avant, selon la directrice générale d’Adidas au Maroc, «le savoir-faire marocain comme la couture du tarz rbati et du tapis boucharouite», a-t-elle conclu.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 15/05/2024 à 21h33