Hakim Chagraoui dévoile les projets de Cinerji, premier réseau de complexes cinématographiques 100% marocain

Hakim Chagraoui, fondateur et président directeur général de Cinerji.

Le 16/07/2023 à 08h41

VidéoCinerji, nouvel acteur 100% marocain de l’exploitation de salles de cinéma, a l’ambition de tisser, dans les trois prochaines années, un réseau de 25 complexes cinématographiques dans différentes villes du Royaume, offrant 150 écrans pour un volume total de 30.000 places. Premier pas de ce projet: la transformation de l’Imax Morocco Mall de Casablanca en un multiplex de 4 salles. Les détails avec Hakim Chagraoui, le fondateur et directeur général de Cinerji.

Nouvel acteur dans le secteur de l’exploitation de salles de cinéma, et le seul à être 100% marocain, Cinerji ambitionne de tisser, dans les trois prochaines années, un réseau de 25 complexes cinématographiques, proposant en totalité près de 150 salles ou écrans, pour un volume de 30.000 places.

Un plan pour le moins ambitieux, qui se déploiera différentes villes du pays. Casablanca se place en tête de liste, avec pas moins de 30 salles. Suivent les villes de Mohammedia, Essaouira et Agadir (6 salles chacune), Marrakech, Fès, Ifrane et Dakhla (avec 4 salles) et El Jadida (3 salles). La liste est complétée par les villes de Tétouan, Assilah, Kénitra, Salé, Settat, Béni Mellal, Taroudant, Guelmim, Laayoune et Nador.

Une offre globale de divertissement

«L’idée de notre projet est de réconcilier le Marocain avec la salle obscure sur l’ensemble du territoire marocain», affirme d’emblée Hakim Chagraoui, fondateur et président directeur général de Cinerji, que Le360 a rencontré.

Pour ce faire, Cinerji parie sur un concept novateur au Maroc, dépassant le simple multiplex regroupant de salles de cinéma, pour s’étendre à une offre multi-activités de divertissement, incluant également le gaming, des spectacles et concerts ainsi qu’une offre de restauration. «Qui dit Cinerji dit non seulement des salles de cinéma, mais plutôt des complexes de divertissement. Il y aura aussi des salles dédiées aux spectacles, à la diffusion des matchs de foot, ou encore pour les films marocains», détaille Hakim Chagraoui, qui est également à l’origine de la radio digitale NRJ Maroc.

La première concrétisation des projets de Cinerki sera la reprise du complexe Imax au Morocco Mall de Casablanca, annoncée il y a quelques semaines. La salle sera reconvertie en un multiplex de 4 salles, dans le cadre d’un partenariat entre le centre commercial casablancais et le nouvel exploitant.

Une «nouvelle expérience cinéma»

Ce dernier annonce une «nouvelle expérience cinéma», avec un confort amélioré via la généralisation de sièges à dossiers inclinables. Quant aux 3 nouvelles salles, elles permettront un choix plus étendu en matière de programmation de films et de nombre de séances. «Les travaux ont déjà démarré. L’ouverture du multiplex Cinerji au Morocco Mall, avec ses quatre salles, est prévue pour la fin de l’année 2023», confie notre interlocuteur.

Pour la conception de ce multiplex nouvelle génération, Cinerji s’est adjoint les services de l’architecte Pierre Chican, fondateur et patron de l’agence française Ōma Cinema, spécialiste de l’aménagement des espaces culturels, et principalement des salles de cinéma.

Avec sa grande salle pensée également comme une salle de spectacle, ce premier multiplex donnera un avant-goût des futurs complexes de Cinerji, notamment à travers les technologies de projection et de son utilisées. Celles-ci s’appuient sur les solutions fournies par Christie, spécialiste canadien des projecteurs numériques, et par Dolby Laboratories, référence historique de l’équipement de salles de cinéma, notamment à avec ses technologies de sonorisation Dolby Atmos et de projection Dolby Vision.

Une série d’ouvertures pour le premier semestre 2024

Une série d’autres ouvertures est programmée pour le premier semestre 2024, notamment à Dar Bouazza et Bouskoura. Selon Hakim Chagraoui, une équipe dédiée à l’aménagement et l’installation technique a déjà été créée pour accélérer le travail, sans toutefois s’étendre sur les détails «Nous conduisons cette partie en interne. C’est le secret qui nous permettra de faire les choses rapidement et efficacement», justifie-t-il.

Notre interlocuteur est cependant plus disert sur les montants investis. «Actuellement, nous sommes sur un investissement de 400 millions de dirhams. Par la suite, nous allons intégrer des investisseurs privés ainsi que des banques partenaires pour développer l’ensemble des projets», explique le fondateur de Cinerji, qui poursuit: «Le ministère de la Culture nous apporte l’appui de tout ce qui est en rapport avec les autorisations administratives. Nous dépendons aussi du ministère pour l’ouverture des salles de cinéma. Par la suite, nous espérons obtenir des subventions ou des aides, mais nous sommes conscients que cela va prendre du temps».

Selon les sites, les complexes Cinerji pourront comprendre 4 à 12 salles. Celles-ci compteront une salle de cinéma adaptée pour la diffusion de films, de spectacles et de concerts (Cinerji Live), une expérience cinéma privée depuis les balcons Oma (Cinerji Suite), ou encore Cinerji VIP, une expérience de cinéma haut de gamme avec des sièges rabattables et un service personnalisé.

Les complexes pourront aussi proposer une salle de cinéma intimiste (Cinerji Boutique), une salle dédiée aux enfants et aux familles (Cinerji Junior), un espace dédié au cinéma en plein air (Cinerji Outdoor), le tout agrémenté de zones de jeu de gamins et de restauration.

Démocratiser l’accès aux salles de cinéma

Surtout, Hakim Chagraoui affirme vouloir démocratiser l’accès aux salles de cinéma en proposant des tarifs abordables, avec un ticket à 30 dirhams comme moyenne annoncée. Interrogé sur la manière d’assurer la viabilité économique de Cinerji avec des tarifs aussi serrés, notre interlocuteur tient à précise qu’«une salle de cinéma n’a pas que les recettes de billetterie. Il y a aussi les revenus publicitaires, ou encore les ventes de snacks et de sodas qui représentent quand même près de 40% du chiffre d’affaires».

Par Ihssane El Zaar et Said Bouchrit
Le 16/07/2023 à 08h41