Simon Baker, acteur australien connu pour son rôle dans la série «The Mentalist», est devenu un habitué du Festival international du film de Marrakech (FIFM). En 2019, celui qui est également producteur et réalisateur faisait partie de la délégation australienne invitée à la grand-messe marrakchie du cinéma. Il y présentait alors «Breath», premier (et unique) long-métrage de sa réalisation.
Cette année, Simon Baker est de retour pour montrer «Limbo», un polar réalisé par Ivan Sen où il campe, méconnaissable, un détective marginal menant l’enquête dans l’arrière-pays australien sur la disparition d’une jeune femme aborigène. En marge de la projection, tenue ce mardi 28 novembre en séance de gala, il nous a accordé un entretien où il revient sur son vécu à Marrakech, évoque ses projets et décline sa vision du métier d’acteur, de la télévision et du cinéma.
Ce n’est pas votre première fois au Festival international du film de Marrakech. Quelle est votre opinion sur cette 20ème édition?
Je suis déjà venu au festival en 2019. Je faisais partie de la délégation australienne, dans le cadre d’un hommage rendu par le Festival au cinéma australien. J’ai vécu de magnifiques moments. J’étais présent à la projection de mon film «Breath», que j’ai réalisé entre 2016 et 2017, et j’étais ravi d’être là. Et je suis très heureux d’avoir été invité une nouvelle fois pour «Limbo». Je suis très fier de ce film et j’apprécie le fait qu’il soit projeté ici à Marrakech en première dans la région Afrique et Moyen-Orient. Je pense que la beauté de ce Festival, comme d’autres festivals internationaux de cinéma, c’est qu’il ouvre les yeux des gens sur de multiples histoires et expériences du monde entier.
Si vous deviez comparer le FIFM à d’autres festivals dans le monde, qu’est-ce qui le distinguerait?
À mon humble avis, ce qui distingue ce Festival, c’est qu’il n’y a pas cette pression qu’on ressent dans d’autres événements de cinéma dans le monde. Dans les autres festivals, il y a notamment des marchés du cinéma, et donc un grand stress tout autour. Mon expérience avec le Festival de Marrakech m’a permis de constater qu’il s’agit d’une vraie célébration du cinéma dans sa globalité et son universalité. C’est la raison pour laquelle les gens aiment assister à ces avant-premières. Ils sont là pour célébrer différentes histoires à travers les yeux de différentes cultures, différentes sociétés, différentes religions. C’est ce qui nous réunit tous. C’est cela, le grand pouvoir du cinéma.
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Hollywood a connu une longue grève, notamment à cause de la menace que peut représenter l’intelligence artificielle sur le métier de scénariste et d’acteur. Quel est votre avis sur ce sujet?
Je pense que le défi posé par la technologie en général, c’est de ne pas se reposer entièrement sur elle. L’ingéniosité de la technologie doit se baser sur les idées et les expressions qui émaneront toujours de l’humain. J’ai parfois peur que la technologie soit une sorte de frein à la créativité humaine, dans le sens où on ne prend plus le temps de regarder nos propres histoires, et qu’on tend de plus en plus vers une sorte de paresse.
Vous pensez donc que la créativité n’est pas condamnée à disparaître?
Je ne pense pas qu’un jour la créativité puisse mourir. Je suis une personne optimiste et je pense que le côté positif de la technologie, et pas uniquement l’intelligence artificielle, est qu’elle peut être très bénéfique sur certains aspects de notre métier et du cinéma en général.
Quels sont vos conseils aux personnes qui voudraient devenir acteur de cinéma?
J’ai deux principaux conseils à leur donner. Si vous voulez devenir acteur, il vous faudra d’abord croire profondément en vous et en vos capacités. Et le deuxième conseil, c’est d’accepter de prendre des risques.