Et si l’on facilitait l’écriture et la lecture de la langue arabe?

Famille Naamane

ChroniqueIncroyable: 66 % des enfants marocains âgés de 10 ans sont incapables de lire et comprendre un texte simple*!

Le 13/11/2020 à 11h01

Plus de la moitié des 10 ans est illettrée. L’illettré a été scolarisé, mais est incapable de lire et d’écrire un texte simple. L’analphabète, lui, n’a jamais été à l’école. Pourquoi après 5 ans d’études au primaire, un élève peine-t-il à lire et à écrire?

L’analphabétisme des parents, l’incompétence de nombreux enseignants, une pédagogie basée sur la violence verbale et physique et sur la mémorisation. Des conditions d’accueil et de travail déplorables : l’école marocaine publique n’est pas attractive, surtout dans les petites villes et les campagnes. Un programme surchargé, abrutissant et non épanouissant… 

J’ajouterais un élément dont on ne parle pas, au risque de m’attirer les foudres des fanatiques de la langue arabe. Ceux qui l’ont sacralisée, car c’est la langue du Coran. Une confusion entre l’outil de communication et le message de l’Islam, alors que seuls 20% des musulmans sont arabes. La majorité est asiatique.

Malgré sa beauté et sa richesse, l’arabe classique n’est pas une langue vivante car elle est écrite et non parlée.

Une langue est dite vivante quand elle est parlée au quotidien, spontanément. Les difficultés de l’apprentissage viennent de là: notre langue maternelle n’est pas notre langue d’écriture.

Un enfant de 7 ans est scolarisé dans une langue différente de sa langue-mère. Il y a un écart énorme entre darija (dialecte) et l’arabe classique. Pour l’enfant amazigh, c’est pire. Un Français ou un Anglais étudie dans la langue que l’on parle chez lui. Il apprend à écrire des mots qu’il utilise tous les jours pour exprimer ses émotions, ses besoins… L’enfant marocain, comme tous les enfants arabes, apprend l’alphabet arabe, mais il est incapable de s’exprimer par écrit. L’enseignant lui parle dans une langue qu’il ne comprend pas et de retour chez lui, sa famille lui parle en darija.

Un Français ou un Espagnol, après 4 ans d’étude, peut lire et écrire des textes simples. Car les lettres de l’alphabet lui permettent de transcrire la langue avec laquelle il s’exprime au quotidien. Le Marocain maîtrise les lettres de l’alphabet, mais a du mal à lire et à écrire cette langue qui lui est étrangère. 

C’est comme si un Français apprenait à lire et à écrire en latin.

S’y ajoute un problème de taille. L’alphabet arabe est abjad: à l’écrit, il n’y a pas de voyelles, mais juste des consonnes. Dans les langues latines, les voyelles permettent de saisir aussitôt le sens du mot. En arabe, les voyelles ne s’écrivent pas, elles se devinent. Et pour les deviner correctement, 5 années d’études du primaire ne sont pas toujours suffisantes. Il faut maîtriser Ach-chakle, la voyellisation.

D’où la difficulté pour l’enfant qui doit lire et écrire dans une langue qui lui est étrangère, en maitrisant les règles de la voyellisation. Un apprentissage compliqué qui entraine le stress des enseignants, des élèves, des parents… Que d’heures de cours dispensées et d’énergie déployée pour assimiler les règles de voyellisation. La lecture peut aider à acquérir le vocabulaire pour comprendre le texte. Mais les jeunes ne lisent plus. Pour les livres, chaque Marocain dépense en moyenne, par an, 1 dh et il lit en moyenne 2 minutes par an.

La maîtrise de l’arabe est faible, y compris à l’université. Comment en faciliter l’apprentissage ? 

Ma proposition? Décider, au niveau des pays arabes, de voyelliser les textes. 80% des informations sont transmises au cerveau par la vision. Si les textes sont voyellisés, l’élève lira facilement et mémorisera vite les règles de voyellisation. 

On évitera ainsi les confusions entre les mots. Des expériences ont été menées dans des universités où l’on a donné le même texte non voyellisé à plusieurs étudiants. Les textes rendus, voyellisés, n’avaient pas tous le même sens. 

La langue arabe est très subtile, riche en synonymes. Sans voyelles, elle est compliquée. Les jeunes marocains l’ont boudée depuis l’arrivée des smartphones, pour créer une nouvelle transcription: l’arabe dialectal, transcrit en caractères latins. Car sans voyelles, il est impossible de déchiffrer un mot ou une phrase du dialecte écrit en caractères arabes. Le français le permet. Ils ont même ajouté 3 chiffres (3, 7, 9) pour des sons qui n’existent pas en français.

Il serait alors urgent de mener une étude pour comprendre les raisons de la chute de la maitrise de l’arabe. Wissale, professeur d’arabe: «l’apprentissage se faisait avec des textes voyellisés. Depuis des années, la voyellisation a été interdite par le ministère de l’Enseignement. Les livres d’Ahmed Boukmakh permettaient l’assimilation rapide de la base de la langue. La pédagogie actuelle complique l’apprentissage. L’élève doit assimiler grammaire, conjugaison, syntaxe avant d’arriver à voyelliser une phrase. Après 4 ans, il peine à lire et à écrire à cause de cette nouvelle méthode».

Un débat calme et dépassionné est indispensable pour décider (ou pas!) de voyelliser l’écriture arabe, dans, et hors les écoles. Car si tous les écrits étaient voyellisés, les citoyens à peine lettrés pourraient lire les factures, les documents administratifs, suivre facilement des signalisations et maîtriser la base de l’écriture. Le nombre des illettrés chutera considérablement.

* Rapport de la Banque mondiale, sur une étude de 2019.

Par Soumaya Naamane Guessous
Le 13/11/2020 à 11h01

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Driss.. j'ai formulé une définition ,non pas celle d'un francophile, mais d'un anthropologue , un grand spécialiste du monde arabe et de la culture arabe. En outre, être français ne signifie pas systématiquement être francophile. d'où ma question, qui te dit que J.Berque est un francophile? Et au début de mon post , j'ai bien mentionné mon point de vue sur ta question. Etre arabe est un long processus historico-culturel , n'ayant aucun lien avec la race ou l'ethnie .

Maintenant qu'on peut lire et écrire la langue amazigh, pourquoi ne pas faire de même avec la darija. C'est quand même la langue maternelle de beaucoup de Marocains. Les élèves reconnaîtront la langue qu'il apprennent à l'école puisque c'est la même qu'ils parlent à la maison et ceci facilitera aussi l'apprentissage d'autres matières.

Une langue est aussi un contexte et un environnement. Elle consigne le passé des ancêtres qu’elle véhicule via sa syntaxe et ses expressions. Tant de dimensions affectives sous-adjacentes en soutien de l’édifice langagier apparent. La subtilité cognitive du référent culturel a un impact plus significatif que des mots. Le thème du père Noel est un emprunt regrettable chez des enfants supposés de s’approprier leur culture dans leur langue. Leur fierté. Leur image de soi. Un mot est une émotion phatique plus perceptible dans sa culture. Le handicap n’est nullement dans une langue quelle qu’elle soit. Harold Noah et A. Eckstein ont démontré dans « Dependency Theory in comparative education » that NO system evolves outside its own culture and language.

Les origines nous font ,vivre la pensée elle permet l'évolution. Frieden und Freiheit fur sie auch.

Naja! vos bons et loyaux services auprès de la jeunesse sont louables, chère Madame. La relation indissociable entre la langue, culture/croyance et territoire détermine des destins (Crimée, Balkans, etc.) Les garde-fous de cette triangulaire sont intransigeants. Le Tifinagh est notre origine ; l’arabe-coranique fonde note peuple et organise son pouvoir. حتما نجد الحلول لنتقدم ونصعد j’ai confiance en notre avenir et il y a du pain sur la planche. Ne vous en offusquez pas encore, je n’ai pas dit avoir faim. Mon inébranlable attachement à l’avis-contraire vous soutient dans tout ce bon vous dites. Frieden und Freiheit. Respectueusement,

Bonjour Monsieur merci pour votre réaction. Je ne parle d'un vide et je suis pour un conservatisme des valeures humaines,d'une culture ancrée (la nôtre) neutre et sans agressivité...car elle me représente et m'identifie parmi touts ces homo-sapiens de passage sur terre et de ce fait, je ne dois donner de leçons à personne au contraire cet événement répétitif doit susciter ma (nôtre) curiosité à me (nous) réviser avant de blâmer autrui éternellement et inutilement, on y sera raisonnablement plus respectueux.....vous êtes juste dans le tort quand vous me considériez prendre la réflexion éducative à un bon matin avec un thé matinale alors que j'ai consacré toute une vie pour l'education et ses maux...passer 31 d'enseignements au près de tout un éventail d'élèves (avec une adolescence effervescente et diverses couches sociales ..)au nombre de milliers..ne me laisse ni le choix ni l'indifference devant le plus lourd système "philosophique" à mettre en marche.. pour que notre société sera l'image d'une école nous unifiant quand aux valeures universelles au lieu de la seule image juste d'une culture bien ancrée dans nos cerveaux..et je suis abasourdie quand vous donniez le choix aux petits enfants d'aller vers une festivité ou une autre sans préparer le socle d'ouverture cuturelle qui devrait etre le fruit de "notre nouvelle école". Après tout Jean-Jaurès ou avant lui Jule Ferry nous donne juste une chronologie des événements et l'histoire a toujours montré que le changement n'est une mise bas automatique mais plutôt, une fécondation(confrentations des idées) une gestation ..., nous estimons qu'il y 'a une énorme difficulté face à cette importante tâche mais d'après les précédents ci-dessus ,elle ne peut s'avérer impossible .فقط هناك المتقدمين و المتأخرين. نهارك سعيد سيدي الفاضل

Bonjour Madame Samira. Votre opposition de l’école jauressienne à celle qui ne semble pas votre tasse de thé fut un thème majeur sous la IIIè république. Vous avez raison, cela présente une direction de réflexion et d’apprendre de ces réformes. Si Macron avait lu et compris la lettre de Madame Soumaya, on saurait plus du rayonnement français. Mais bon, on va se débrouiller sans eux. Je suis contre la séparation et la laïcité. Rien n’empêche les enfants, qui le souhaitent, de faire immersion pour s’éveiller à la littératie culturelle et s’ouvrir aux carnavals du monde : dragon chinois, noël, Oktoberfest, halloween, etc. Une école inclusive en offre des activités optionnelles et non régulières par égard de la charte de la nation adoptive. Bonne journée!

Tout a fait Mer pour ce que vous dites et rapportent ces écrivains..ce que nous sommes nous arabes dans nos territoires reflètent bien cette réalité sans équivoque, nous sommes loin d'une évolution humaine universelle mais juste nôtre INVOLUTION, non pas avec notre langue mais avec seul le choix des contenus de cette langue, on préfère nos imams traditionnalistes à nos penseurs révolutionnaires, après on écoulera sans utilité beaucoup d'ancre pour nous rappeler notre Hier. Quand on vous voit attaquer l'école de l'eveil (l'opposée de l'école de la répétition et le récit) pour juste qu' elle a parmi ses innombrables activités, une rappelant une des festivités humaines , on comprends mieux cette relation entre, langue, territoire et culture et leurs impact sur notre devenir. Pour ce que vous avez évoqué plus bas pour les langues sémitiques..c'est un autre sujet et beaucoup plus complexe si historique..loin de commencer avec نسخ حجازي او كوفي et les couper de leurs ancêtres sémitiques...

Bonjour Madame Soumaya. الشكل est un trotteur aux initiés, mais on grandit en pratiquant. Le calligraphe vénère sa langue et performe حجازي , كوفي , عثماني, نسخ sur le parchemin, le bois, plâtre, céramique. Les consonnes s’entrelacent en cursive, et légitimisent implicitement l’image. La révélation divine بلسان عربي مبين ne s’enlise pas en laryngé. Elle est récitée cinq fois par jour sur un étendu où le soleil ne se couche pas. Votre réflexion est d’ordre linguistique. Les voyelles sont intrinsèques au latin et ses dérivés à déclinaison phono laryngienne. Un transfert est possible au sein d’une branche, mais l’est moins de l’indo-européenne à une sémitique consonantique. L’hébreu ressuscite après plus de deux milles ans de pause. Le succès d’une langue dépend de sa production artistique.

J'ai entendu un jour une interview d'une spécialiste à ce sujet. Elle dit la même chose mais elle en donne l'histoire...: Ce problème de la maîtrise de la langue arabe se pose partout mais il n'en a pas été de tout temps.En effet, avant, les enfants, avant de mettre les pieds à l'école publique, fréquentaient l'école coranique du quartier. Et donc, selon cette spécialiste, l'enfant arrivait à l'école avec 12000 mots dans ses bagages alors que les enfants latins vous anglo-saxons avec seulement 6000 mots de leur langue maternelle. Elle était là, la richesse intellectuelle de nos enfants. Et forts de cela, ils apprenaient d'autant plus vite les autres langues. Mais on a décrété que la langue arabe était troooop compliquée. Et si on parlait du français où on écrit ce qu'on n'entend pas

Merci Belhadi, mais je ne suis pas d'accord pour le sapin. Nous croyons à sidna 3issa et noël est le jour de sa naissance. Mais si on décore un sapin, c'est pour sa beauté et la joie qu'il ramène et non sa signification. La culture marocaine est le fruit d'une diversité et un mélange de traditions, de pratiques et d'influences datant d'au moins 300 000 ans. L'islam date de 1400 ans. La richesse de notre culture est justement le fait que notre pays ait tj été ouvert aux autres cultures, de part sa position géographique. La cuisine marocaine se diversifie avec l'influence étrangère, ainsi que les arts... Les fastfood et les sushis ne st pas marocains et pourtant ns les avons adoptés. Nous utilisons les produits de la technologie d'autres pays, mais cela s'affecte en rien notre identité.

Je vous remercie tous chaleureusement de susciter ce débat, très enrichissant, quelles soient notre position. Nous manquons déplorablement de débat sur des thèmes d'une extrême importance pour notre développement. Un ami m'a fait savoir que le journal Alalam, ds les années 60, publiait une version machkoula. Il affirme que, dans la ville de Boujaad, de nombreuses personnes se sont alphabétisées grâce à cette lecture. Imprimer des textes machkouline et en même tps faire assimiler les règles de grammaire et de conjugaison faciliterait l'apprentissage. Faire en sorte que l'arabe soit désormais voyellisé aiderait les personnes à peine lettrées à mieux saisir le sens de cette langue, lire des factures, des documents administratifs... et donc à mieux maîtriser la langue

@Mme Guessous Merci pour cet article. Vous faites remarquer à juste titre que nous manquons de débats sur le sujet de la langue. Là vous posez un pb plutôt technique mais la langue ne doit pas être un tabou tout comme la religion. Malheureusement chez nous c'est le cas. Et c'est une des causes de nos problèmes d'enseignements d'un côté et de menace sociale de l'autre. Donc des sujets très sensibles pour notre avenir. Nos sociétés orientales restent très fermées sur le débat de fond et c'est dommage.

Ce n'est pas faux ce que vous rappelez chère Madame, mais une langue s'apprend par des règles et la voyellisation en est juste le fruit, c'est pour cela comme vous le démontrez bien, Comment l'enseigner pour la rendre utile et donc accessible et vice-versa serait la question centrale. Pour ceux qui trouvent une faille entre le parlé maternel et l'acquis éducatif comment expliqueraient-ils , l'importance qu'ont accordé nos parents aux chants en langue arabe tel Oumkeltoum, et farid A, Ismahan et autre...en comprenaient-ils le sens ou répétaient tout simplement ?notre problème c'est que notre langue et surtout ces dernières années a stagné et et s'est enrrechi dans un seul volet linguistique qui n'est autre que le discours religieux( parlé et écrit), ce dernier tout le temps idéalisé non concordant avec les réalités quotidiennes vaicus,( ne triche pas alors que tout le monde triche..), résultat, un désintérêt total du contenu et donc de la langue, cela à mon sens est une des répercussions du choix des contenus et leurs valorisations, une langue vivante et au moins artistique (chant,théâtre, poésie, romans, philosophie) bref diversifiée ( juste la diversification des accomplissements humaines) pourrait susciter l'intérêt de la connaitre et donc de la faire EVOLUER.Est ce que c'est notre cas, je vous laisse le soin d'y répondre mais objectivement svp chers(es)lecteurs(rices).Merci pour votre lecture.

Au contraire je pense que ces jours là les enfants adorent le langue arabe beaucoup plus que nous ! Ils avaient les dessins animés on arabe depuis ces premiers jours ! Je trouve que le problème c'est pas dans la langue ! C'est le nouveau pédagogie et plusieurs choses ! La plupart des marocains détestent le français ! Le dialecte a pas de règles et de matière donc ?!

La question a pour fondement principal la lecture. Donc rendre possible une fluidité de la lecture. Nous devons tenter de comprendre pourquoi. L'on trouvera que c'est un problème typograhique et donc penser à dessiner le caractère arabe spécialement pour l'imprimerie comme d'autres peuples l'ont fait. Avec des caractères d'imprimrie, outre la fluidité par l absence de ligatures, on gagnerait en espace pour augmenter la taille de la police qui derange actuellement par sa petitesse dans la presse; on aura aussi une visibilité qui ne fait pas souffrir par le regard car les glyphes seront adaptés. Ceci etant, voyalisation ou pas, le cerveau s'adapte facilement, ANS ST-IL MDM ET MCI.

J'ai appris l'arabe facilement sans problèmes sans voyelles dans les années 80 où vraiment il y avait un vrai projet d'enseignement. Mes enfants aussi n'ont pas des problèmes à lire l'arabe puisque je leurs ai appris avec les anciens méthodes. Pourtant ils ont des difficultés à lire le français. à titre d'exemple, on enseigne à un enfant les voyelles et après il faut faire attention avec "ent" se prononce "e" au conjugaison. "ant" à la fin c'est "ont". Seule la langue espagnole est une exception et reste facile à lire, car un 'a' c'est 'a' et 'o' c'est un 'o', les voyelles ne se changent pas. Tu utilises le verbe 'nécessiter' ? ou tu préfères : j'ai besoin, tu as besoin... alors quelle langue est morte ?

Terrain glissant ! … En ce moment, toutes les langues vivantes nous posent problème, pas seulement la langue arabe. La fainéantise et la Darija sont les principaux responsables de ce massacre ! … Cette grave lacune linguistique se répercute sur la qualité de notre enseignement scientifique … Merci

Soumaya NAAMANE GUESSOUS Vous cherchez le moyen pour l'apprentissage de la langue arabe. Noble approche. Il faut commencer par :faire un travail sur nous même, décoloniser notre esprit, donner l'exemple à nos enfants, à leurs faire aimer la beauté de cette magnifique langue, au de les diriger vers les établissements attachés aux missions étrangères. Ceux de ma génération, nous n'avions aucune difficulté à lire et à écrire en arabe. La plupart d'entre nous sont passés par l'école coranique du quartier au lieu des maternelles où l'on apprend à nos enfants à faire la connaissance du père Noel, à décorer un sapin, et j'en passe sur les méthodes de formatage.

Excusez-moi Si Belhadi mon message est à destination Mme Naamane G et comme son nom figurait au début de votre commentaire, je me suis trompée en l'écrivant.

Svp , expliquez-moi S'initier à l'apprentissage de la langue arabe ( objet de la réflexion) sans recours préalable à ses règles grammaicales, est ce que c'est possible? un petit apprenent lisant un texte doit conscientiser la voyellisation, cad avoir les bases premieres de (نحو،صرف و اعراب.) Comment soustraire cette compétence par machinalisation des textes voyellisés ?, premier obstacle, le second :est ce que l'utilité d'apprendre l'arabe est reduite au seul but adminstratif? Je crois qu'on est dans une confusion et linguistique et pédagogique. Mon approche est de simplifier son apprentissage par un seul manuel depuis le CP jusqu'au 6ieme avec un seul cahier(pas dix cahiers rien que pour l'arabe pour chaque niveau..) et la reflexion du professeur. Si nous parlons chez nous darija ou tamazight , l'arabe devrait imprégner nos quotidiens comme un plus à tendance cognitive.Si on arrive pas à ce stade surtout pour les générations futures c'est qu'il y a un problème dans son apprentissage... notre génération doit s'estimer heureuse d'avoir eu l'occasion d'étudier l'arabe et la maîtriser...et dire qu'elle n'est pas vivante c'est juste la condamner sans la connaître. Elle n'est pas scientifique, affirmatif.

Driss . La citation d'Ibn Khaldoun , il faut la mettre dans son contexte, ; lui qui cherchait à faire partie de la sphère du pouvoir. Etre arabe est un long processus historique , ceci n'a aucun lien avec l'ethnie ou la race Comme disait Jacques Berque: « Est arabe, à leurs yeux, tout ce qui apparaît comme antique, comme authentique, comme survivant à toutes les déformations, à toutes les adaptations : bref un trésor soustrait à l’histoire, et que celle-ci n’a pu que dilapider ou aliéner, qu’il faut donc reconstituer, dès que faire se pourra, et rendre à sa première splendeur. Est arabe, en second lieu, ce qui est unitaire, ce qui correspond ou s’appelle d’un bout à l’autre d’une sorte d’échange planétaire. Cette unité n’est pas un constat. C’est un vœu, un postulat.

Ssi Belhadi, Vous qui êtes un fervent défenseur de la langue arabe, qui reprochez aux autres leur francophilie, quand je vous ai demandé :qu'est-ce qu'un arabe, vous m'avez sorti une définition formulée par un français (cad plus que francophile 😊), sauf à me rétorquer qu'il n y a pas meilleur témoignage que :"و شهد شاهد من أهلها 😊"

Le mot berbère chez les arabes n'a pas le meme sens que le mot barbarus بربرت كنعان لما سقتها * من أراضي الضنك للعيش الخصيب Ibn Khaldoun est originaire de Hadramout à moins que celle ne se trouve du coté d'Ait Baha, il n'a fait que parler des berbères et non pas d'Amazighs.

Lire un texte en français après lui avoir enlevé les voyelles et c'est presque la même galère que pour lire un texte en arabe sans voyelles.  On doit d'abord deviner et comprendre  pour pouvoir lire alors qu'on devrait pouvoir lire même sans comprendre. La solution est évidente, simple et efficace. Il faut rendre la voyellation obligatoire à tous les niveaux, école, université, administration et dans toute la littérature arabe.  Non seulement on lira plus facilement,  mais on verra le niveau  et  de maîtrise de la langue arabe s'améliorer de manière spectaculaire. A noter aussi que pour faciliter le lecture et éviter les ambiguïtés, tous les textes du coran en arabe sont avec voyellation.

C'est un fait. Notre langue c'est la darija. L'arabe classique est semi-langue étrangère. Nos parents nous demandaient "qu'est ce qu'il a dit ?" concernant un présentateur de JT. La moitié du vocabulaire nous est étranger. Une absurdité d'imposer une langue morte comme langue d'apprentissage et des arts. Quel intérêt ? Probablement une des explications du retard de nos pays. Un pb profond d'identité. Ajoutez à cela notre composante berbère très importante.

Merci à tous. Non, Jamal, je ne demande pas qu'on bascule vers le français, je tiens à ma darija et aux dialectes amazighs et à l'arabe classique. Si on voyellise, on facilite l'apprentissage. La matière de ach-chakle est trop dense et difficile à assimiler. si on voyellise, on facilite. Les jeunes ne lisent plus pour acquérir du vocabulaire et mieux maitriser cette langue. En plus, ils n'écrivent même plus en arabe classique : les écrits c'est dans les smartphones et en darija écrite en caractères latins!! Je demande une réflexion profonde sur la méthode d'enseignement, sans passion, sans préjugés sur les personnes qui sont prêtes à y réfléchir, pour conserver cette langue qui est celle de l'écrit. C'est vrai que, non voyellisé, le Coran serait mal compris. Merci pour vos informations

Il me semble que dans notre constitution on parle de la "langue amazigh" et non du dialecte "amazigh"! C'est un lapsus regrettable 🙄

Bonsoir professeure.A mon humble avis,la non-maiîtrise des langues réside dans le fait que tout le monde veut les acquérir facilement.Or celles-ci ne se donnent pas,il faut faire de grands efforts pour les maîtriser.De plus,la non-lecture ne facilite pas les choses.Abdelhak Serhane parle de se laisser séduire par la langue ou de la combattre.Salut et merci d'évoquer ce problème.

Article intéressant ,sauf que je ne suis pas d'accord pour certaines choses.Un français et un espagnol apprend à lire couramment après 4 MOIS d'étude et non 4 ans.je parle en tant que du métier.

C'est très difficile et même quasi impossible de mettre dans la tête des marocains que l'arabe est le premier problème,non l'unique, de notre enseignement et que tôt ou tard on devra le résoudre sinon ce serait la catastrophe.

Le Bizarre c’est que nous étudions avec la langue arabe classique depuis les primaire jusqu’à l’université, et nous utilisons la langue dialecte dans toutes les domaines «famille, administration, travail, dans la rue et … » de l'enfance à la mort. Il y a une Contradiction dans notre apprentissage me semble t'il !!!

En gros, l'arabe est trop dure, basculez vers le français qui est aussi soit dis en passant une langue difficile du point de vue grammaticale . Et que dire du japonais ou il faut au minimum une quinzaine d'année d'apprentissage pour maitriser les écrits. Pourtant l'économie japonaise est une des plus avancées parce que l'état a investi dans son système scolaire public. Qu'on arrête de faire porter à l'arabe la responsabilité de faux problème pour doucement faire glisser le peuple vers une langue adulé par certains francophiles.

‘’L’analphabétisme des parents’’ : Pas vraiment, ma propre expérience me dit tout-à-fait le contraire. C’est aussi l’expérience de mes ex-petits camarades de classe dont les pères les plus érudits (je ne parle pas des mères, ayayay !) avaient passé quelques années dans le Msid avant d’être appelés à garder le petit troupeau familial à l’âge de 12 ans et même moins. Dans ces conditions pas très avantageuses, mes camarades de classe et moi, nous arrivons à écrire et à parler correctement les langues arabe et française …/…

2-‘’L’incompétence de nombreux enseignants’’ : Oui et Non. Pour le ‘’Oui’’, il y a l’INCOMPETENCE et le je-m’en-foutisme de certains enseignants qui ne fournissent le moindre effort pour s’améliorer sur les plans moral et professionnel. Mais, ils sont toujours prêts à manifester dans le seul but d’améliorer leurs situations matérielles. Pour le ‘’Non’’, il y a LA COMPETENCE assortie, encore, d’un je-m’en-foutisme de certains enseignants qui les pousse à rejoindre leurs homologues précités dans la rue. La troisième catégorie COMPETENTE et CONSCIENCIEUSE subissent la pression et la risée des deux premières catégories. …./…

Le grandissime Ibn Khaldoun , en quelle langue s'est-il exprimé , dans tous ses ouvrages ? Non pas seulement le Maroc est un pays arabe, mais les marocains berbère phones s'arabisent de plus en plus. Faites un tour à la foire du livre de Casablanca pour vous en rendre compte;

Le grandissime Ibn Khaldoune à dit "إذا عربت، خربت". Ce principe s'applique parfaitement à notre enseignement. Une fois arabisé, il a été complètement ruiné. Il ne peut pas y avoir une langue vivante dans une société agonisante. Comme disait Jean Jaures " les gloires du passé ne sont vivantes que pour les sociétés vivantes".

Ce ne sont pas des Marocains berberophones, mais des Amazighs Marocains (ou Marocains Amazighs). Par ailleurs, qu'est ce qu'un "arabe"? Est-ce celui qui parle l'arabe ? Ou celui qui est de "race arabe"? Parmi les membres de la ligue arabe, il y a des États dont, ni la population ni la langue ne sont arabes : la Somalie, les îles Comores et Djibouti dont seulement 10%sont originaires du Yémen.

Ibn Khaldoun s'est exprimé en Arabe classique et a parlé de la LANGUE DARIJA. Si un scientifique Français écrit un ouvrage en Anglais parceque c'est la 'lingua franca' du moment peut être me diriez vous que le Français n'existe pas?! N'importe quoi! Aussi berbère est un mot latinisé qui viens de Barbare, "Non-civilisé" pour les romains, si vous aimiez le Maroc vous n'utiliseriez jamais ce mot abject.

Qu'en est-il,de vos enfants scolarisés dans des écoles françaises, la langue française est-elle leur langue maternelle ? Le darija que vous défendez n'est rien d'autre que la langue arabe sans ses règles grammaticales. Les francophiles usent de tous les moyens et reviennent toujours à la charge pour faire taire la langue arabe . Sur ce sujet , le grand Abdellah Laaroui a donné une vraie leçon aux francophones , à leur tete Mr Ayouch . La langue arabe , elle est bel et bien vivante qu'on le veuille ou pas. C'est l'une des langues les plus parlées , les plus lues , elle fait partie des langues officielles de plusieurs pays arabes à leur tête le Maroc . Et si vous l'avez oublié à l'ONU, il y a six langues officielles : l'anglais, l'arabe, le chinois, l'espagnol, le français et le russe.

Il faut proposer un bouquet linguistique à tous les élèves scolarisés( Deux obligatoires et une facultative) de sorte quand ils ont leur baccalaurét, ils sont trilingues.Pourquoi? le Maroc reçoit plus de 12 millions de touristes par an, deux: nos partanaires africains parlent le français et l'anglais.Trois:La langue anglaise est la langue de la recherche scientifique, et quatre: nous avons besoin de diplomates qui maitrisent au moins trois langues étrangères.L'arabe est une langue morte, et ne véhicule que le salafisme avec ses variantes, dont une de ses variantes tue la liberté et interdit la créativité.

Tout à fait exact. Même le Saint Coran serait illisible pour beaucoup s'il n'était pas voyellisé. La voyellisation est donc le premier pas vers une réelle réforme de l'Enseignement, qui doit porter avant tout sur la pédagogie - ce qui manque tant à nos enseignants, du primaire à l'Université- que sur le contenu qui est moins urgent en ces temps de Wikipedia et d'Internet, la plus vaste des bibliothèques.

Bonjour Vous ne voulez toujours pas comprendre, vous n'êtes pas dans un pays arabe, réveillez vous.

Non ! Ça va pas ? Vous demandez aux arabes de se réveiller ! Ils sont entrés en hibernation depuis le 12ème siècle ! C'est pour cela qu'ils ne font que rêver. Or, pour réaliser un rêve, il faut d'abord se réveiller. Autrement, le rêve restera toujours un rêve !

Ce qu'il faut faciliter c'est la standardisation de la Darija. Il n'y a qu'a ouvrir un livre d'histoire pour savoir que l'Arabe du perse Simawayh n'est pas notre langue, du simple fait d'être inventée un siècle après l'arrivée des Arabes au Maroc et seulement 20 ans avant leur départ, et ceci à une distance de 5000 kilomètres. D'ailleurs même le grandissime Ibn Khaldoun a parlé dans ses ouvrages de la langue Darija et l'a appelé langue et non pas dialecte, vu l'inexistance d'une supposée langue dont elle serait le dialecte, Ibn Khaldoun a même fait la comparaison dans ces ouvrages entre les 2 langues, ce qui les sépare et ce qu'il aime plus dans la langue de l'orient par rapport à la Darija, tout ceci il y'a bien 8 siècles, avant que le Français ou l'Espagnol n'existent même.

0/800