Ifrane, Azrou et ces autres merveilles à découvrir au Moyen Atlas, en quête de dépaysement

Source d'eau dans la province d'Ifrane. (Y.Jaoual/Le360)

Au cœur du Moyen Atlas marocain, loin de l’effervescence des villes impériales et des plages atlantiques, se niche un joyau verdoyant: Ifrane. Surnommée la «Petite Suisse» pour son architecture soignée aux toits pentus et ses paysages étonnamment alpins, Ifrane est bien plus qu’une simple ville. Elle est la porte d’entrée d’une nature exubérante et variée, un écrin de fraîcheur et de découvertes qui invite à l’évasion à chaque saison.

Le 25/07/2025 à 15h05

Nichée à près de 1700 mètres d’altitude, Ifrane ne ressemble à aucune autre ville du Maroc. Toits pentus, façades crème bordées de bois, avenues ombragées de platanes: l’illusion est parfaite, on se croirait en Suisse. Et pour cause: Ifrane, surnommée «la petite Suisse du Maroc», a été pensée dès 1929 comme une station de villégiature pour les colons français en mal d’air pur. Aujourd’hui encore, son atmosphère feutrée, ses pelouses tondues au millimètre et sa propreté irréprochable en font une ville hors du temps et de l’agitation.

Selon un sondage d’NBC News en 2015, la ville a été classée «deuxième plus propre du monde», notamment grâce à l’absence d’industrie polluante, un trafic automobile limité, et une densité de population modérée. Résultat: un air pur, une eau claire, et un environnement préservé.

Derrière l’image figée de la station chic, Ifrane recèle une vraie douceur de vivre et une nature brute qui fait battre le cœur. Tout son intérêt touristique se concentre au centre-ville, facile à parcourir à pied. Pas de médina labyrinthique comme dans d’autres villes marocaines, mais des rues calmes, des jardins soignés, et une ambiance sereine.

Parmi les endroits à ne pas manquer: le Parc la Prairie, agréable en toute saison, où familles et promeneurs viennent profiter du soleil ou faire des pique-niques, la Place de la Couronne, entourée de cafés et de commerces et le Jardin botanique, parfait pour une balade parmi les plantes locales et les espèces endémiques du Moyen Atlas. Le lion de pierre, emblème de la ville, trône dans un jardin public, d’ailleurs immanquable selfie spot pour les touristes étrangers et locaux, tandis que les enfants courent sur les pelouses en face du Palais Royal, inaccessible mais omniprésent. Non loin, les étudiants d’Al Akhawayn, la prestigieuse université anglophone, donnent un souffle cosmopolite à cette ville paisible.

Mais Ifrane serait incomplète sans sa nature environnante. La vie se trouve au cœur du Parc national d’Ifrane, un espace protégé de 500 km², où alternent forêts de cèdres, lacs, rivières et vallées. Ici, les saisons marquent profondément les paysages : fleurs au printemps, feuillages dorés en automne, et manteau blanc de neige en hiver. Là-bas, la plus grande forêt de cèdres du monde déploie ses arbres majestueux, certains centenaires, créant une canopée protectrice où la lumière filtre en dansant. Les sentiers de randonnée serpentent à travers ce sanctuaire, offrant des rencontres privilégiées avec la faune locale. Le silence, seulement brisé par le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles, apaise l’âme et ressource l’esprit.

Le Parc National de Ifrane

Au détour d’un chemin, l’éclat azur du lac Daït Aoua captive le regard. Ce miroir d’eau paisible invite à la détente. Une balade en pédalo permet d’admirer les rives verdoyantes sous un angle différent, tandis que les amateurs d’équitation pourront explorer les alentours à dos de cheval. L’atmosphère y est sereine, idéale pour un pique-nique en pleine nature.

En hiver, Ifrane prend des allures de conte de fée. La neige transforme les jardins et les toits rouges en décors de Noël, les pistes de Michlifen, station de ski à 18km, s’animent dans un joyeux tohu-bohu de luge, de ski et de boules de neige. Michelifen propose cinq pistes et deux remontées mécaniques, dans un décor naturel splendide.

À seulement une trentaine de minutes d’Ifrane , Azrou offre un tout autre visage. Plus authentique, plus populaire, cette petite ville berbère entourée de cèdres millénaires vibre au rythme de son souk hebdomadaire, où se pressent artisans, bergers et commerçants venus des montagnes voisines. Dans la médina, les échoppes dévoilent des trésors de laine tissée main: tapis, djellabas, couvertures chaudes aux motifs traditionnels. Sur la place principale, le cliquetis des sabots résonne: des calèches attendent les familles venues flâner ou les touristes curieux.

Mais le vrai trésor d’Azrou se trouve dans sa forêt. Le cèdre Gouraud, vieux de plus de 800 ans, règne en maître au cœur du parc national d’Ifrane. C’est ici que les macaques de Barbarie s’ébattent librement, dans un ballet de sauts et de grimaces. Curieux et malins, ils s’approchent souvent des visiteurs, surtout s’ils ont des cacahuètes à offrir. D’autres observent depuis les branches, dans le silence de la forêt.

Mais Ifrane et Azrou ne sont que la porte d’entrée d’un territoire aux paysages d’une beauté saisissante. Au fil des routes sinueuses, le Moyen Atlas déroule un tapis de surprises: Imouzzer et ses montagnes, le lac d’Afennourir, la vallée des roches, vallée de Tizguite, le Parc Ain Vittel ou encore les sources d’Oum Rbia, l’endroit idéal pour savourer un délicieux tajine les pieds presque dans l’eau…que des joyaux à découvrir dans la région d’Ifrane.

Venir à Ifrane et ses environs, c’est s’offrir un voyage ressourçant, une séance de nettoyage sonore et pulmonaire, en plus d’une immersion dans un Maroc rural, généreux et digne. Un Maroc où la montagne se fait refuge et où chaque détour de sentier vous rapproche un peu plus de l’essentiel entre simplicité et émerveillement. C’est clairement un coin du royaume où la nature, la propreté, et la tranquillité sont les vraies richesses. Et où chaque visiteur repart rechargé et un peu plus léger.

Par Ryme Bousfiha
Le 25/07/2025 à 15h05