Ziaïda: un marché hebdomadaire transmué en dépotoir à ciel ouvert

DR

Revue de presseFace à la dégradation inquiétante du marché hebdomadaire et de l’abattoir communal de Ziaïda, les autorités provinciales de Benslimane se mobilisent. Une visite de terrain a été menée pour constater les dysfonctionnements signalés, tandis que des voix associatives appellent à une enquête sur la gestion de ces infrastructures publiques. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 02/06/2025 à 19h02

Sur instructions du gouverneur de la province de Benslimane, Lahcen Boukouta, une mission d’inspection a été dépêchée, dimanche dernier, au marché hebdomadaire de la commune de Ziaïda.

Le chef des affaires intérieures, accompagné du secrétaire général de la Préfecture, s’est rendu sur les lieux afin d’évaluer une situation jugée préoccupante, notamment en ce qui concerne l’abattoir attenant au souk, indique le quotidien Al Akhbar, dans son édition du mardi 3 juin.

Sur place, les représentants de la préfecture ont rencontré le président de la commune, sommé de fournir des explications sur la dégradation avancée de l’abattoir.

Ce dernier a été pointé du doigt pour son insalubrité, son manque d’équipements essentiels et les problèmes environnementaux engendrés par une gestion déficiente des déchets.

Des témoins, présents lors de la visite, parlent d’un état «catastrophique», mettant en péril la santé publique.

En l’absence de conformité aux normes sanitaires en vigueur, la viande abattue dans cet établissement ne peut même pas être transportée en dehors des limites communales, ce qui remet en cause son utilité économique et logistique.

Selon des sources concordantes citées par le quotidien, cette descente sur le terrain fait suite à un rapport détaillé remis au gouverneur et faisant état de nombreuses irrégularités.

Le document pointe notamment des dysfonctionnements dans les procédures de location du marché hebdomadaire et de l’abattoir, suggérant un manque de transparence et des soupçons de favoritisme.

Ce rapport a déclenché une série de réactions, aussi bien de la part de la société civile que des instances administratives.

Une visite du gouverneur lui-même serait prévue dans les prochains jours pour constater, de visu, l’ampleur des défaillances.

Plusieurs associations locales, soutenues par des militants des droits humains, tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois.

Ils dénoncent une gestion opaque et la dégradation continue des infrastructures, mettant en lumière une baisse notable de la qualité des services publics fournis aux habitants de la commune, écrit-on.

Les acteurs associatifs réclament aujourd’hui l’ouverture d’une enquête administrative sur les conditions d’attribution des marchés de location du souk et de l’abattoir.

Principale pomme de discorde: la sous-évaluation du montant de location comparé aux exercices précédents, et l’attribution répétée du marché à un même opérateur, sans justification claire, ni mise en concurrence transparente.

Face à la pression croissante, la préfecture pourrait être amenée à imposer des mesures correctives.

Une restructuration de la gestion du marché, une réhailitation de l’abattoir, voire une reprise directe en main des infrastructures communales, sont des scénarios envisagés dans les coulisses.

Par Walid Ayadi
Le 02/06/2025 à 19h02