«Nous allons demander des peines sévères contre les trois accusés car c’est la société marocaine toute entière qui rejette l’injustice, comme elle rejette une telle indulgence envers les auteurs de ce viol», a déclaré l’avocat Abdefettah Zahrach, vice-président de l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV).
La défense de la victime est composée essentiellement de Me Mohamed Sebbar, ancien secrétaire général du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Me Aïcha Guellaa, présidente de l’AMDV, Me Abdellefettah Zahrach et d’autres avocats appartenant à diverses ONG.
Dès l’ouverture, le procès a été reporté au jeudi 13 avril prochain à la demande de la défense afin qu’elle puisse préparer ses plaidoiries.
Au début de l’audience, le juge a pris connaissance des identités des trois accusés, dont l’un est le père de Rayane, le bébé né du viol. Était également présente la victime, pour qui les avocats ont obtenu qu’elle prenne place parmi la nombreuse assistance, loin de ses trois agresseurs, afin de lui épargner un possible choc psychologique. Elle était accompagnée de son père, Mohamed Charah.
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A la barre, la jeune fille a décliné son identité, affirmant que son père s’est chargé de lui désigner les avocats pour la défendre. Le juge principal, dont les propos étaient inaudibles en l’absence d’une sonorisation adéquate, a répété la même question aux trois accusés.
La première séance de ce procès en appel n’a pas duré plus que 15 minutes avant que le juge ne fixe son report au 13 avril prochain. En plus du président de la cour, étaient présents cinq autres magistrats, dont le procureur du Roi et un greffier.
Me Mohamed Sebbar a soulevé, dans une déclaration à la presse, un point important: le drame vécu par S. doit inciter les responsables gouvernementaux à «introduire une réforme audacieuse et efficace du Code de la famille et du Code pénal» pour qu’on puisse enfin dire, au Maroc, «plus jamais ça».