Vidéo. Rencontre de soutien à Tariq Ramadan: voici pourquoi l'événement a été annulé

Le360

La rencontre de soutien à Tariq Ramadan, le théologien accusé de "viols" en France et placé en détention provisoire, n'a pas eu lieu. Prévu ce samedi au théâtre Mohammed VI de Casablanca, l'événement a été annulé pour vice de forme. Le récit.

Le 17/02/2018 à 20h51

Théâtre Mohammed VI. Samedi 17 février. Trois pelés et un tondu devant cet espace culturel de la capitale économique du Maroc. Les portes sont fermées et les organisateurs de la rencontre de soutien au théologien Tariq Ramadan, accusé dans une affaire de viols, sont interdits d’accès.

Théâtre Mohammed VI: une rencontre en soutien à Tariq Ramadan à l'insu du directeur

Ce qui devait être une rencontre de soutien, s’est transformé en un sit-in de protestation. L’ambiance est tendue, les mines sont renfrognées. Il y a même de l’électricité dans l’air. L’une des initiatrices de cet événement n’a pas apprécié la présence des caméras. Elle s’énerve et lance à un de ses acolytes: «en ce moment je ne les supporte pas ces journalistes».

Tout cet énervement pour la simple raison qu’un des vidéastes d’un journal électronique de la place a osé pointer le viseur de sa caméra vers sa direction. «Qui vous a donné le droit de me filmer? Le droit à l’image vous le connaissez? Vous savez, je peux vous traduire en justice». Impossible de la faire taire. Il aura fallu l’intervention de quelques personnes de l’assistance pour la calmer et éviter qu’une bagarre n’éclate.

17H15, Abderrahmane Lahlou, membre d’une des 7 associations organisatrices de cette rencontre de soutien à Tariq Ramadan prend la parole. «Nous avions tous les documents et les autorisations, nous devions organiser cette rencontre ici à l’intérieur au théâtre, mais apparemment nous n’avons pas toutes les clefs. Il manquait un cachet sur l’avis qui devait être livré par le ministère de l’Intérieur. Donc, finalement, pour cette raison on nous interdit d’organiser notre rencontre» déclare-t-il.

L’avocat Abdellah Hatimi, de l’Association marocaine pour la défense de l’indépendance de la justice, préfère focaliser sur le pourquoi de cette rencontre. «Nous sommes là pour dire que la justice française n’est pas indépendance et que Tariq Ramadan n’a pas à être placé en détention provisoire vu qu’il n’y a aucune preuve des accusations pour lesquelles il est incarcéré».

La même source précise que les membres des sept associations organisatrices de cette manifestation, qui n’a pas eu lieu, ont tous connu de près Tariq Ramadan et l’ont accueilli durant ses multiples séjours au Maroc.

Hicham Abkari, directeur du théâtre Mohammed VI de Casablanca, persiste à dire que la rencontre de soutien n’a pas été interdite. «Il manque un document, mais si toutes les pièces sont fournies, ils peuvent organiser leur événement» lance-t-il de derrière le portail pour communiquer avec les organisateurs et tenter d’expliquer cette situation. Mais le comité d’organisation n’est pas convaincu. Certains de ses membres protestent d’autres refusent même d’entendre ce responsable administratif.

En 30 minutes, on aura assisté à l’annulation de l’événement, son interdiction ou pas, et à la foule qui se disperse…

Par Qods Chabaa et Khalil Essalak
Le 17/02/2018 à 20h51