Trafic de drogue: après les drones, c'est au tour des plongeurs

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Revue de presseKiosque360. La plongée sous-marine au service du trafic de drogue. C’est la dernière trouvaille des narcotrafiquants. Il s’agit d’un réseau de plusieurs dizaines de plongeurs, Marocains et Espagnols, qui se mettent au service des barons de drogue. Les détails.

Le 31/10/2021 à 20h54

A mesure que les opérations de contrôle des frontières s’intensifient, les trafiquants de drogue multiplient les stratagèmes pour faire sortir leur marchandise du pays. Et, en termes de moyens, on aura tout vu. Des hors-bords ultrarapides, des avions légers, des drones et, maintenant, des plongeurs. Ainsi, d’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans sa livraison du lundi 1er novembre, les trafiquants de drogue font désormais appel à des plongeurs, entraînés à Nador et Driouch, pour transporter ou aller chercher les ballots de drogue au fonds de la mer et les charger ensuite sur les hors-bords stationnés en rade, un peu plus loin dans les eaux de la méditerranée. 

Le quotidien parle même d’un «réseau de plongeurs» qui se met à la disposition des barons de drogue, leur permettant notamment d’échapper à la vigilance des services de sécurité. Ces plongeurs, poursuit le quotidien qui cite des sources proches du dossier, ont été spécialement entraînés pour transporter la drogue, réceptionnée ensuite par toutes sortes d’embarcations, des pédalos jusqu’aux hors-bords. Le stratagème a été découvert lors d’une récente opération de trafic de drogue avortée par les services de sécurité espagnols. La drogue transportée dans des camions au Maroc, jusqu’aux rivages, est ensuite confiée à des plongeurs qui se chargent de l’acheminer vers des zodiacs équipés de puissants hors-bords.

Citant les mêmes sources, le quotidien affirme que les trafiquants de drogue font de plus en plus appel aux services de ce réseau afin d’échapper à la vigilance des services de sécurité et de lutte antidrogue marocains et espagnols. D’ailleurs, souligne le quotidien, ces réseaux sont formés de dizaines plongeurs, marocains et espagnols. D’après Assabah, le mode opératoire est plutôt simple. L’opération se décompose en plusieurs étapes: la drogue est d’abord acheminée, par voie terrestre, vers le rivage de la Méditerranée. Elle est ensuite transportée par des plongeurs côté marocain vers des embarcations stationnées en rade. Ces dernières prennent le relais et, une fois à proximité des rivages espagnols, la drogue, préalablement conditionnée dans des barils et lestée, est larguée. Et c’est là qu'entrent en jeu les plongeurs côté espagnol, membres du même réseau, qui vont chercher la drogue dans les fonds marins pour ensuite la transporter vers la côte en utilisant des embarcations de plaisance.

Selon le quotidien, ce réseau est dirigé par d’anciens trafiquants de drogue qui se sont installés dans le sud de l’Espagne et qui, semble-t-il, opèrent depuis longtemps sur ce nouveau créneau. Sauf que, récemment, les services de sécurité espagnols ont lancé une vaste opération qui a permis l’arrestation de plusieurs plongeurs membres de ce réseau et saisi d’importantes quantités de drogue, différentes embarcations, ainsi que des appareils sophistiqués de télécommunication et des appareils de localisation GPS. En fait, souligne le quotidien, cela fait plusieurs mois que les services de lutte antidrogue traquent les membres de ce réseau de trafic de drogue, après avoir noté une amélioration considérable du train de vie de certains Marocains résidant dans la petite ville de Tarifa, au sud de l’Andalousie.

Par Amyne Asmlal
Le 31/10/2021 à 20h54