Annoncé en grande pompe par le conseil communal sortant, dirigé par le PJD, le projet du téléphérique de Tanger est loin de recevoir l’approbation des Tangérois. Le quotidien Al Akhbar, qui évoque le sujet dans son édition du week-end des 14 et 15 août, parle même, citant plusieurs sources, d’une annonce à caractère purement électorale. En tout cas, souligne le quotidien, les associations et organisations de protection du patrimoine, de l’environnement et des droits des consommateurs s’y opposent catégoriquement.
Plus encore, poursuit Al Akhbar, ces organisations de la société civile s’apprêtent même à contester ce projet devant la justice. Pour la société civile tangéroise, ce genre de projet nécessite un environnement et des caractéristiques géographiques spécifiques. On les retrouve ainsi dans des zones au relief accentué, avec un dénivellement très prononcé. En d’autres termes, dans des zones de montagnes avec ravins et, le plus souvent, des lits de rivières, entre autres. Cette configuration géographique n’existe pas à Tanger.
C’est tout le contraire, souligne le quotidien citant les mêmes organisations de la société civile. La zone où ce projet est programmé présente une forte densité de population et une hauteur entre les deux stations en deçà de la norme acquise. Et pour ne rien arranger, cette zone étant dominée par l’habitat anarchique, la hauteur des habitations n’est pas régulière.
Par ailleurs, souligne le quotidien, les membres de la société civile tangéroise s’opposent farouchement à l’aménagement d’une station au niveau de «Sour El Maâgazine» (place Faro). Cela reviendrait à dénaturer ce site emblématique de la ville, précise le quotidien. D’autant qu’avec une fréquence de passage de 90 cabines du téléphérique par jour, la vue singulière sur la rive nord du Détroit sera gâchée.
Pour toutes ces raisons, les organisations de la société civile s’opposent à la concrétisation de ce projet dont la mise en service, précisons-le, avait été annoncée pour 2024. Cela sans parler du fait que ces mêmes organisations rejettent catégoriquement la programmation d’un projet de cette nature en fin de mandat du conseil communal sortant. Ce que ces organisations rejettent avec encore plus de force, c’est que ce projet, quand bien même il serait réalisé, soit confié à une société de gestion déléguée. Signe, d’après elles, que la grande partie des bénéfices de son exploitation sera engrangée par cette société et non reversés à la commune.
Ce que demandent aujourd’hui ces organisations, conclut le quotidien, c’est d’abord une enquête de commodo et incommodo afin d’associer les habitants de la ville à la prise de décision. Ensuite, une étude d’impact environnemental, qui doit être menée en toute transparence. Ce n’est qu’une fois l’approbation de la majorité des citoyens obtenue que le conseil communal pourra entreprendre les démarches pour sa réalisation.