Dix-huit mois de prison ferme, une amende de 5.000 dirhams et 450.000 dirhams de dommages intérêts au profit de l’institution bancaire. C’est la condamnation que vient d’infliger la Cour d’appel de Rabat au directeur d’une agence bancaire à Sala Al Jadida. Ce dernier était poursuivi en état de détention pour abus de confiance, trafic d’influence, malversation financière, escroquerie et faux et usage de faux. Le mis en cause choisissait soigneusement les comptes des clients qui se trouvent à l’étranger pour les débiter et effectuer des transferts sur deux comptes au nom de son épouse.
Ces deux comptes ont été créés par lui-même à l’insu de son épouse, en utilisant sa carte d’identité nationale, pour récupérer ensuite les cartes guichets et les chéquiers pour effectuer toutes les opérations. Ainsi, il aurait effectué 26 opérations de transfert illégal d’importantes sommes d’argent, débitées des comptes de clients, sur les deux comptes ouverts au nom de son épouse, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 10 mars.
L’’affaire a éclaté quand la responsable d'une multinationale de Pétrole en Egypte et aux Emirats arabes unis a découvert des mouvements suspects sur ses comptes dans cette agence bancaire à Sala Al Jadida. Suite à sa plainte adressée au siège de l’institution bancaire, une commission d’inspection s’est déplacée à Salé Al Jadida pour passer au peigne fin les comptes de l’agence bancaire en question. C’est ainsi que le pot aux roses a été rapidement découvert. Un rapport a ensuite été établi et le parquet compétent s'est saisi de l’affaire.
Dans un premier temps, indiquent les sources du quotidien, les responsables de la banque ont tenté de régler le problème à l’amiable, mais le mis en cause n’a pas pu restituer la totalité des sommes d’argent détournées. Ce qui l’a conduit devant la justice qui l’a condamné, lundi dernier, à la réclusion criminelle.
Cette affaire, ajoutent les mêmes sources, est intervenue quelques semaines après un autre scandale de malversation financière dans une agence bancaire à Sidi Yahia Zair. Dans cette affaire, la directrice d’une agence bancaire, qui a été condamné à la prison ferme, aurait transféré sur les comptes de son époux d’importantes sommes d’argent, en débitant les comptes de certains clients. Dans le même sillage, rappelle le quotidien, un autre employé dans une agence bancaire s’est vu infliger une peine de trois ans de prison ferme pour avoir effectué des transferts illégaux sur le compte de sa maîtresse.