Relations sexuelles hors mariage: officiellement, 88% des Marocains n’en veulent pas

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Revue de presseAu milieu du grand combat tenu par des militants marocains pour dépénaliser les relations sexuelles hors mariage, une enquête de l’Economiste-Sunergia vient révéler que 88% des Marocains, issus de différentes catégories sociales et régions, s’y opposent catégoriquement.

Le 05/02/2020 à 16h32

Sur un échantillon de 1.000 Marocains sondés, dans le cadre d’une enquête publiée par le quotidien spécialisé L'Économiste dans sa livraison du mardi 4 février 2020, 88% ne veulent pas avoir de relations sexuelles hors des liens du mariage. Parmi les personnes sondées, 9% d'entre eux avancent un argument religieux, et 79% disent ne pas être d’accord sur le fait d'entretenir des relations sexuelles hors du mariage, dans l’absolu.

Selon la même enquête, seules 9% des personnes interrogées se disent favorables aux relations sexuelles hors des liens du mariage.

Parmi les jeunes sondés, dont l’âge se situe entre 18 et 24 ans, le pourcentage ne change pas réellement. 80% se disent contre, 10% en acceptent l'idée, et 8% avancent l'argument de l'interdiction religieuse, selon lequel les relations sexuelles hors du mariage sont proscrites (haram).

Les résultats qu'expose cette enquête livrée par l'Économiste, en collaboration avec l'institut de sondages Sunergia, englobent toutes les catégories sociales, et toutes les régions du royaume. Cinq critères de quotas ont été appliqués: sexe, âge, milieu d’habitation, région, et CSP.

L’article détaillant les résultats de cette enquête met également l’accent sur les dégâts sociaux qui peuvent être causés par les relations hors mariage, lesquelles sont strictement interdites par la loi.

Chaque jour, 600 à 800 avortements sont pratiqués au Maroc, et chaque année 50.000 enfants naissent, issus de relations extra-conjugales, et souffrent, pour la plupart, de l'abandon de leur(s) parent(s).

L’Economiste rappelle en outre qu’en 2018, 3.000 personnes ont été poursuivies pour "adultère" au regard des articles 491 et 492 du code pénal, risquant ainsi un à deux ans de prison ferme.

Ces informations représentent, selon cet article, une confirmation d'une expression consacrée, celle de la "schizophrénie marocaine" qui veut que les Marocains fassent une chose et disent tout son contraire.

Pour expliquer cet aspect, le socio-anthropologue, Chakib Guessous indique que "les Marocains sont partagés entre une culture traditionnelle encore très présente, un afflux de culture dite “occidentale” ou universaliste, et des influences de plus en plus importantes de l'Orient". 

Par Lamiae Belhaj Soulami
Le 05/02/2020 à 16h32